On fait des propositions pour se débarrasser du reptile, mais aucune ne semble réalisable : la seule solution est de le tuer et, pour le tuer, il faut s'approcher de lui et prendre le gros risque d'affronter son terrible regard… Un regard qui pétrifie et qui met immanquablement à sa merci… A El-Oued, on ne parle que du serpent, on redoute que l'eau vienne à manquer et qu'on soit obligé d'aller au puits. Le serpent ne manquerait pas d'avaler tout ce qui s'approcherait de lui… On finit par décider d'envoyer d'autres hommes, mais cette fois des guerriers. Ils s'approchent du puits et se cachent dans le sable avec la mission de surveiller sans cesse le puits… Au troisième jour seulement, on voit venir de loin un petit groupe d'hommes, venant de Nefta. Ils sont quatre et se hâtent vers le puits. Ils sont certainement fatigués et assoiffés et veulent s'abreuver de l'eau fraîche et limpide d'Al-Omayr. Les Soufis cachés derrière la dune, sursautent. Trois des hommes qui sont les plus proches du puits s'arrêtent soudain, lèvent les mains et se figent dans cette position. On voit sortir du puits un énorme serpent, s'approcher des hommes pétrifiés et les avaler l'un après l'autre. Le quatrième se met aussitôt à courir comme un fou, escalade la dune et se retrouve devant les guerriers d'El-Oued. La troupe rentre à El-Oued, épouvantée.