Résumé de la 5e partie Des guerriers dépêchés d?El-Oued en reconnaissance, découvrent qu?il y a bien un serpent géant dans le puits d?El-Omayr? Comment faire pour se débarrasser de ce dangereux reptile et rendre le puits à ceux qui ont besoin de son eau ? On sait qu?on ne peut s?approcher du puits sans prendre le risque d?être pétrifié par le regard de la bête, puis, privé de tous ses moyens, être avalé? Et puis quand bien même échapperait-on à son regard, que pourraient faire des flèches et des lances contre un reptile dont le corps paraît aussi gros et aussi noueux qu?un tronc de palmier ? ? Moi, je sais comment il faut procéder ! On se retourne. C?est le guérisseur et le sorcier de la ville. C?est un homme d?un certain âge, connu de tous. Chacun a déjà recouru à ses services, mais on n?a que du mépris pour lui à cause de ses activités, il est vrai peu louables, de sorcier. ? Oui, dit l?homme, je sais comment vous débarrasser du reptile ! ? Par l?une de tes potions magiques ? dit un homme, moqueur. ? Non, répond-il, mais je connais un bon moyen ! On se consulte du regard. Doit-on faire confiance à cet homme ? Est-il réellement en possession d?un moyen de supprimer le serpent du puits ? ? Laissons-le faire, dit quelqu?un. De toute façon, en l?absence de propositions, on est bien obligé de laisser quelqu?un agir. Autrement, fini le puits d?El-Omayr? On accepte donc de laisser le sorcier agir et on se met à sa disposition pour lui fournir tout ce dont il aurait besoin. Mais l?homme ne demande qu?un bouclier en métal, le plus grand qui soit. ? Un bouclier ? Tu n?aurais pas l?intention d?affronter le serpent avec un bouclier ? lui demande-t-on sur un ton sarcastique. ? Contentez-vous de faire ce que je vous dis ! On lui apporte donc un bouclier, le plus grand qu?on ait trouvé, et on le lui remet. Toute la nuit, le sorcier le frotte avec du sable si bien qu?au matin, il ressemble à un gigantesque miroir, réfléchissant le paysage ainsi que les personnes qui l?entourent. ? Maintenant, nous pouvons aller affronter le reptile ! Les hommes se regardent : il a dit «nous». N?était-il pas question de se débarrasser du serpent sans prendre de risques ? Le sorcier aurait-il changé d?avis ? ? Ne vous inquiétez pas, dit l?homme, c?est moi qui agirai, vous, vous contenterez d?observer de loin? Et puis, vous aurez toujours le loisir de fuir si le serpent me dévore ! On s?est toujours méfié de l?homme et beaucoup même le méprisent, mais on reconnaît qu?aujourd?hui, il fait plutôt preuve d?un grand courage. Il place son bouclier sur le dos d?un chameau et ouvre la marche. On ne tarde pas à arriver aux alentours du puits d?El-Omayr. Les hommes se terrent aussitôt derrière les dunes de sable, tandis que le sorcier, saisissant son bouclier, va en direction du puits. Il approche de la margelle quand on voit brusquement une forme gigantesque jaillir du puits. Une tête se darde en direction du sorcier. C?est le serpent et il dirige son regard vers lui pour le pétrifier. C?est alors que l?homme, saisissant son bouclier, l?offre au regard tueur. Le serpent est arrêté net dans son élan. Il pousse un sifflement strident, tourne sur lui-même, puis s?écroule, foudroyé. ? Vite ! crie le sorcier, achevez-le ! On se précipite vers la bête paralysée et on lui coupe la tête. C?est ainsi que le serpent géant qui pétrifiait de son regard les voyageurs a été tué, et que le puits d?El-Omayr, à l?eau si douce et limpide, a été rendu aux siens.