On aura tout vu dans notre football. Si certains présidents n'arrivent pas à tenir leur place dans la tribune officielle en faisant honneur à leurs invités en allant se mettre à côté de leurs joueurs sur le banc de touche, d'autres dépassent leurs prérogatives en devenant carrément des entraîneurs sur la main courante. Les images de la télévision ont d'ailleurs été très claires à ce sujet jeudi lors du grand derby de l'Est entre les Tuniques rouges d'Annaba et le leader du championnat l'Entente de Sétif où l'on a vu un Aïssa Menadi, le président bônois, gesticulant devant le banc de touche à la manière d'un entraîneur ! À un moment donné, on pensait même que c'était lui le patron de la barre technique tellement il donnait de la voix et ordonnait des consignes à «ses» joueurs, alors que Younès Ifticène, la tête baissée, n'était pas très loin. Ce dernier a certainement du mal à accepter ce genre de situation, comme l'a signifié son collègue de l'ES Sétif Azzedine Aït Djoudi qui n'était autre qu'un des anciens coachs de l'USMAn. Celui-ci a avoué que lorsqu'il drivait l'équipe annabie, Menadi venait s'asseoir sur le banc car c'est un président impulsif qui aime son équipe, mais qu'avec le temps il est parvenu à le persuader du contraire en le mettant un peu plus à l'écart. Ifticène réussira-t-il à en faire autant ? Rien n'est sûr quand on connaît la personnalité du chairman de l'USMAn et sa tendance à changer d'entraîneur comme on change de chemises.