Nécessité n Ce ksar, qui fait partie du patrimoine national architectural, a subi d'importants dégâts à la suite des intempéries qu'a connues la wilaya de Béchar, en octobre dernier. Sa situation actuelle relance la question de l'entretien et de la maintenance de ce genre de sites, pour lesquels les pouvoirs publics ont dégagé, entre 2001 et 2003, un montant de 240 millions de dinars. Edifié au XIe siècle, ce ksar est considéré comme l'un des plus importants de la wilaya de Béchar. Totalement restauré et réhabilité en 2004, ce joyau architectural vient d'être endommagé par les intempéries, causant l'effondrement d'une grande partie de son ancienne mosquée et des dégâts à plusieurs espaces communs et à 30 habitations. Le premier magistrat de cette commune, située à 97 kilomètres au sud de Béchar, a indiqué que le «peu de moyens dont dispose la collectivité ne peut être utilisé pour la sauvegarde de ce site». Des spécialistes interrogés par l'APS imputent ces dégâts au «manque de savoir-faire» en matière de restauration des sites et monuments historiques et surtout à «la non-maîtrise» des méthodes d'élaboration et de fabrication des matériaux de construction traditionnels, largement utilisés par les entreprises ayant pris en charge les travaux de réhabilitation. Abdelwahab Arabaoui, architecte du service technique de la commune, a déploré, pour sa part, un «manque de dextérité» en matière de prise en charge des opérations de restauration du ksar. Selon lui, le choix des entreprises spécialisées dans la restauration de ce type d'espaces «n'a pas été judicieux». «De même que les techniques de restauration et d'utilisation des matériaux résistants comme la poudre de marbre n'ont pas été appliquées», a-t-il ajouté. M. Arabaoui a relevé que l'utilisation des matériaux de construction modernes a «complètement faussé les données et que les aménagements entrepris à l'intérieur des habitations et des espaces communs ont été à l'origine de dégâts irréparables, comme la destruction des dessins muraux, des œuvres artistiques et autres équipements anciens». Faire appel à des bureaux d'études et à des entreprises spécialisées s'avère «impératif pour mettre fin à l'anarchie qui caractérise les opérations de restauration des ksour et autres monuments historiques dans le Sud», a-t-il affirmé. Pour sa part, une architecte à la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), Mlle Hafida Berbaoui, a estimé que la problématique «ne se situe pas au niveau de la maîtrise des techniques de restauration», qui ont été, selon elle, «respectées durant toute la durée de réalisation». Pour cette technicienne, le manque de maintenance et d'entretien des sites restaurés et réhabilités est à l'origine des dommages causés par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région en octobre dernier. La représentante de la DUC a suggéré que ces opérations soient assurées par la commune qui, selon les textes en vigueur, doit prendre en charge ce volet et imposer aux propriétaires des habitations restaurées le respect des normes de maintenance et d'entretien.