Conflit n Obama vient de choisir l'option de retrait du gros des soldats d'Irak recommandée par le Pentagone, en 19 mois et non en 16 comme il l'avait promis pendant sa campagne. Des milliers de morts dans les rangs américains, un nombre inconnu de victimes irakiennes et un coût de près de 1 000 milliards de dollars : les Américains se demandent si l'intervention en Irak, dont la fin est désormais en vue, en valait bien la peine. Le retrait des troupes de combat que le président Barack Obama a fixé officiellement, hier, vendredi à fin août 2010, doit mettre fin à une intervention lancée par son prédécesseur George Bush en mars 2003 pour déloger du pouvoir le président Saddam Hussein, soupçonné de dissimuler des armes de destruction massive. Six ans plus tard, 60% des Américains jugent que cette guerre n'en valait pas la peine, selon un sondage publié la semaine dernière par la chaîne de télévision ABC. A la veille de l'offensive de 2003, la même proportion de sondés, soit deux Américains sur trois, se disait favorable à l'invasion. Mais le vent a tourné lorsqu'il s'est avéré que Saddam Hussein ne cachait aucune arme secrète. Le conflit a, jusqu'à présent, causé la mort de 4 200 soldats américains, dont 176 ont mis fin à leurs jours, tandis que 31 000 autres ont été blessés, selon les chiffres du Pentagone. Le président Obama a donc annoncé, hier, vendredi, le retrait des troupes de combat d'Irak d'ici à la fin août 2010. Il a indiqué qu'une force de 35 à 50 000 hommes resterait alors avec pour mission d'entraîner les forces irakiennes, de protéger les personnels américains et de lutter contre le terrorisme. A terme, «j'ai l'intention de retirer tous les soldats américains d'Irak d'ici à fin 2011» conformément à un accord conclu fin 2008 entre l'administration Bush et le gouvernement irakien, a-t-il conclu. Obama, un des rares opposants de la première heure à cette guerre, concrétisera ainsi son engagement de mettre fin à un conflit qui va entrer dans sa septième année et qui a profondément divisé les Américains et la communauté internationale. Obama a expliqué sa stratégie en faisant valoir que la situation irakienne s'était améliorée, même si «la violence continuera à faire partie de la vie en Irak». L'Irak se dit, quant à lui, serein sur l'aptitude de son armée et de sa police à assurer l'ordre après le retrait des soldats américains décidé par le président Barack Obama, même si les forces de sécurité souffrent encore de criantes lacunes. «Nous avons confiance en nos forces armées et en nos services de sécurité pour protéger le pays et consolider la sécurité et la stabilité, et nous n'avons pas de craintes pour l'Irak si les troupes américaines se retirent», a déclaré le Premier ministre Nouri al-Maliki. «Nous sommes autonomes sur beaucoup de plans, mais nous avons encore besoin d'aide pour la surveillance des frontières, l'armée de l'air, la marine, les outils sophistiqués de contre-terrorisme et nous devons progresser sérieusement en matière de renseignements», a déclaré, pour sa part, le conseiller irakien pour la sécurité nationale.