Dénouement n «Il est libre Lakhdar, il y en a même qui l'ont vu voler», aurait dit la chanson. Cette fois, c'est la bonne : Lakhdar Belloumi est «relaxé» dans l'affaire qui l'opposait à un médecin cairote depuis 1989. Il y a deux mois et demi, nous évoquions dans nos colonnes cette affaire Belloumi qui devait trouver un dénouement heureux dans les jours qui suivaient la cérémonie du Ballon d'Or lors de laquelle le Ballon d'Or Africain de 1981 avait lancé un cri de détresse aux responsables algériens et en présence de l'ambassadeur d'Egypte à Alger. Ce soir-là, Mustapha Berraf, le président du Comité olympique algérien (COA), avait annoncé que l'affaire était sérieusement prise en main par un groupe d'avocats et qu'elle allait connaître son épilogue dans les jours ou les semaines qui viennent. Aujourd'hui, c'est fait, puisque M. Berraf a annoncé mardi que les poursuites judiciaires engagées par la justice égyptienne et le mandat d'arrêt international lancé par Interpol ont cessé. Pour rappel, cette affaire remonte au 16 novembre 1989, jour du match retour Egypte-Algérie pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde (1 à 0). Après des incidents au niveau du stade, d'autres ont éclaté au retour de la délégation algérienne à son hôtel où elle a été provoquée par le personnel de cet établissement, ce qui a fait réagir certains joueurs. Une bouteille a alors volé avant d'éclater pour blesser le Dr Ahmed Abdelmouneim à l'œil gauche, ce qui lui a valu une invalidité. Ce dernier dépose une plainte, bien évidemment, mais en ciblant Lakhdar Belloumi, la star à l'époque de l'équipe algérienne. Suite à cela, la justice égyptienne avait saisi Interpol qui, à son tour, avait lancé un mandat d'arrêt international contre le joueur de l'équipe nationale après que le tribunal du Caire eut annoncé son verdict : un emprisonnement ferme et des dommages et intérêts de 3 millions d'euros. Depuis, Belloumi s'est vu interdire de quitter le territoire national et plusieurs actions et initiatives ont été alors engagées par les autorités algériennes pour trouver une solution à cette affaire. Après plusieurs efforts, une rencontre de réconciliation a été tenue mardi au Caire réunissant M. Berraf et son homologue égyptien, le général-major Mounir Tabet, ainsi que la victime concernée, le Dr Abdelmouneim Ahmed. Ce dernier a signé une lettre dans laquelle il informe le procureur général du tribunal El-Djadid du Caire de son désistement de tous ses droits et des poursuites engagées à l'encontre de Lakhdar Belloumi. Du coup cette bonne nouvelle vient à point nommé pour apaiser les esprits entre les supporters des deux sélections nationales qui se croiseront le 7 juin prochain au stade Tchaker de Blida pour la seconde journée du dernier tour des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010. Pour sa part, Lakhdar Belloumi a poussé un grand ouf de soulagement tout en remerciant les autorités algériennes (voir sa déclaration), qui n'ont lésiné sur aucun moyen et effort pour l'aider à sortir de ce guêpier. Belloumi : «Merci Monsieur le Président» l «Avec le dénouement heureux d'une affaire qui n'avait que trop duré, je tiens à remercier en premier lieu Son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, l'homme de la grande diplomatie qui a son poids dans le concert des nations, le Président qui s'est penché avec sérieux sur les problèmes de la jeunesse algérienne et du sport, l'homme d'État qui n'a ménagé aucun effort pour que soit solutionné ce problème. Je tiens aussi à remercier le Premier ministre, Monsieur Ahmed Ouyahia, MM. Medelci, ministre des Affaires étrangères, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien, Hadj Mohamed Raouraoua, président de la FAF et mon ami de toujours, le président de la Radieuse Chafi Kada, qui savait comment me remonter le moral dans les moments difficiles et qui a été d'une grande aide morale. Je n'oublie pas la presse, écrite et audiovisuelle, dont les responsables et journalistes ont toujours et constamment soutenu ma cause. Soyez-en tous remerciés et acceptez l'expression de ma profonde gratitude.»