Le service psychiatrie du CHU Frantz-Fanon renoue avec les bonnes traditions d'ergothérapie. Hier, mercredi, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé, une pièce de théâtre a été jouée par les malades, des produits des ateliers ainsi que des roses, provenant de la roseraie de l'association – 10 DA la rose – ont été vendus aux visiteurs. Tout le monde était heureux pour ces activités encadrées par l'association de Blida pour l'aide à ces handicapés, (l'ABAMM). Une pièce de théâtre intitulée le Parc zoologique interprétée par des malades que gère le dramaturge Hakim Bouziane, a fait rire aux éclats les malades, les visiteurs et le personnel médical. M. Azzi, président de l'association, était fier de montrer l'atelier de confection. Le Dr Chakali, psychiatre, revient sur la réinsertion des malades par le travail et aborde un sujet épineux. «On apprend au malade un métier, son produit est mis en vente. L'inspection du travail peut s'en mêler parce qu'il y a danger pour le travailleur ; nous devons légiférer dans ce domaine.» Un malade mental devrait donc être payé pour le produit confectionné. «Oui, déclare le Dr Chakali, mais pour le tiers de sa tâche puisqu'il ne travaille que 3h par jour.» Des membres du personnel, recrutés par le biais de l'action sociale, usent leur énergie dans l'atelier mais se retrouvent sans contribution depuis longtemps ; un couac dans cet ensemble qui faisait plaisir à voir. Les nombreux malades mentaux qui errent dans les rues, pourraient être encadrés, assurera également le Dr Chakali : «On ne fait rien pour ces malades que tout le monde voit dans les rues. Ils sont capables de réaliser des petits travaux comme ramasser des œufs dans un poulailler...» L'atelier des roses a pris de l'ampleur et une seconde serre est en service grâce à la collaboration de l'Union européenne dans le cadre de l'ONG II. C'est le printemps et ce rare espace de l'hôpital, sauvé du béton, appartient réellement aux malades qui ont besoin également d'errer dans leur fief, celui conçu par Frantz Fanon. L'après-midi printanier était également animé par l'orchestre musical de Nedjma, une tradition pour le président de l'association de venir en aide aux malades du service de psychiatrie.