Résumé de la 55e partie n Tuppence remet à Tommy une poudre puante qu'il jette dans sa chambre. Ce qui pousse Mrs Perenna à lui changer de chambre... Mrs Perenna se hâta de dire que c'était justement ce qu'elle avait l'intention de proposer. Mais la seule chambre disponible, à son grand regret, n'était que de médiocres dimensions et n'offrait hélas aucune vue sur la mer. Cependant, si Mr Meadowes voulait bien passer sur ces petits inconvénients... Mr Meadowes y était disposé. Tout ce qu'il désirait, c'était fuir cette puanteur insoutenable. Sur quoi Mrs Perenna le conduisit jusqu'à une petite chambre dont la porte, par pure coïncidence, se trouvait exactement en face de celle de Mrs Blenkensop. Elle convoqua sur-le-champ Beatrice, la domestique reniflante et débile, pour «déménager les affaires de Mr Meadowes». Et elle ajouta qu'elle manderait sans plus attendre «un ouvrier» pour démonter les planchers et rechercher l'origine de cette odeur si mal venue. Chacun considéra que les événements suivaient un train satisfaisant. Le rhume des foins de Mr Meadowes constitua, en quelque sorte, le deuxième incident. Ce fut, du moins, l'appellation que Mr Meadowes donna aux troubles dont il souffrait. Plus tard, toutefois, il consentit à admettre qu'après tout, peut-être, il avait seulement pris froid. Ses yeux coulaient, et il éternuait sans cesse. On aurait pu, certes, déceler comme une senteur d'oignon dans le grand mouchoir de soie qu'il s'agitait sans cesse sous le nez, mais personne ne la remarqua. Et il est vrai que la fragrance d'une puissante eau de Cologne masquait des odeurs plus tenaces. N'y tenant plus, à bout d'éternuements, Mr Meadowes décida de se mettre au lit jusqu'au soir. Et c'est ce matin-là que Mrs Blenkensop reçut une lettre de son fils Douglas. Elle en manifesta une telle excitation que tout Sans Souci fut bientôt au courant. Mrs Blenkensop expliqua à qui voulait l'entendre que cette lettre avait échappé à la censure, parce qu'elle avait été apportée par un camarade de Douglas qui était venu en permission. Ainsi, pour une fois, Douglas avait pu écrire très ouvertement. — Et je peux vous dire que cette lettre démontre à quel point nous sommes mal informés sur ce qui se passe en réalité, déclara Mrs Blenkensop en hochant la tête d'un air entendu. Après le petit déjeuner, Tuppence remonta dans sa chambre, ouvrit la boîte émaillée et y plaça la lettre. Entre les feuillets, elle déposa quelques grains impalpables de poudre de riz. Puis elle referma la boîte et prit soin d'appuyer fermement le bout de ses doigts sur le couvercle. En quittant sa chambre, elle émis une toux caractéristique. De la chambre d'en face lui parvint la déflagration d'un éternuement tout à fait spectaculaire. Tuppence sourit et descendit dans le hall. Elle avait fait connaître son intention de passer la journée à Londres. (à suivre...)