Retour n Nadir, qui termine un doctorat en France, a pris un congé pour l'Aïd. La fête passée, il s'apprête à repartir. La maison de Si Slimane est la plus belle de cette ville de province. Située sur une colline, un peu en retrait de la ville, elle est habitée non seulement par la famille de Si Slimane, aujourd'hui décédée, mais aussi par les familles de ses deux frères, Kaci et Zoubir, ainsi que par une cousine et sa fille, que le défunt a recueillies à la mort de son époux. Avec les enfants, c'est une vingtaine de personnes qui vivent dans la demeure, mais il y a suffisamment d'espace pour loger tout le monde. La veuve de Si Slimane, qui est la maîtresse de maison, a deux filles, Yacina et Nadia et un garçon, Nadir. Nadir, qui termine un mastère en France, a pris un congé pour l'aïd. La fête passée, il s'apprête à repartir. Ce soir-là, il a invité ses oncles, ses cousins et leur femme à dîner avec lui. En dépit des tensions qui existent entre ses parents, Nadir, comme l'était autrefois son père, est partisan de l'unité familiale. — c'est donc demain que tu repars ? demande son oncle Zoubir. — oui, mon oncle ! — et nous qui croyions que tu te fiancerais, lance son cousin Kaci. Nadir, qui s'attendait à ce genre de plaisanteries, répond. — bientôt, mon oncle, bientôt. La cousine Djazia le prend au mot. — c'est vrai, tu te fiances ? Et sans attendre sa réponse, elle se retourne vers sa mère, Zoulikha. — ton fils se fiance et tu nous le caches ! Zoulikha s'en défend. — pas du tout, je ne le savais ! — Nadir n'a rien dit, dit Nadia. — je plaisantais, dit Nadir. La cousine Djazia s'en prend au jeune homme. — on ne plaisante pas avec ce genre de chose. Les femmes de Kaci et de Zoubir, Ghania et Saliha, éclatent de rire. — ne t'inquiète pas, si Nadir doit se fiancer, tu le sauras ! Djazia répond avec hostilité. — je le saurais comme vous tous ! Tout le monde sait que Djazia rêve de faire épouser sa fille à Nadir, qu'elle lui a même proposée, mais qu'il a refusée. — bon, ne gâchons pas ce dernier repas de notre cher neveu, dit Kaci. — c'est vrai, dit Zoubir. Nadir, en souriant, ne peut s'empêcher de lancer une pointe à la cousine, qu'il déteste. — si je dois me fiancer, je te le dirais, tante Djazia. Celle-ci le prend au sérieux. — j'y compte bien mon fils ! Sa sœur cadette, Nadia, pouffe de rire. Il lui fait un clin d'œil. — mange au lieu de dire des bêtises, dit Zoulikha. (à suivre...)