Rencontre n Les prérogatives des élus et le code communal ont été au cœur du débat de la table ronde sur la démocratie de proximité organisée, hier, au Forum d'El Moudjahid. Selon M. Belaouane, président par intérim de l'APC d'Alger-Centre, «le maire n'est que le pare-choc des institutions de l'Etat, de l'administration générale et des collectivités locales». Cet élu s'est étalé ensuite sur le fait que le code communal ne libère pas les élus et ne leur permet pas de répondre aux aspirations et aux demandes expressives, particulièrement celles relevant du domaine social. «Que peut faire un maire face à la forte demande en matière de logements tant social que participatif, alors que ses attributions sont limitées ?» s'est-il interrogé. C'est pourquoi, a-t-il expliqué, le code communal doit être revu afin de redonner aux maires les moyens juridico-administratifs et ce, dans l'intérêt des administrés. En outre, l'orateur dira que l'implication de la société civile est la question majeure, si la volonté est de sortir de l'ornières dans laquelle, aujourd'hui, nous nous trouvons. Pour cela les associations, les comités de quartiers et d'immeubles doivent jouer les premiers rôles, et la communication doit s'imposer en tant qu'outil essentiel pour permettre au citoyen d'être en rapport avec ce qui se fait dans sa localité. De son côté, l'ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Abdelkader Khomri, dira : «Il faut faire participer les élus à l'élaboration d'un code communal enrichi, afin de pouvoir répondre à la demande de leurs administrés sans devoir attendre des feux verts qui, souvent, prennent beaucoup de temps, ce qui, par voie de conséquence, met dans l'embarras les élus et crée des tensions chez les citoyens en attente de solutions à leurs problèmes». M. Tazibt, vice-président à l'APN, ira droit au but en précisant que l'élu ne peut absolument rien faire, dès lors que ses prérogatives sont limitées, bien qu'il soit la courroie de transmission entre les hautes autorités et les citoyens. Ceci se constate à chaque fois que de vrais problèmes des citoyens sont exposés, qu'il s'agisse d'alimentation en eau potable, d'assainissement ou de distribution de logements sociaux, des problèmes de mécontentements s'ensuivent, a-t-il ajouté. A la question de savoir si ceci est dû à la faiblesse du code communal , il répondra par un non catégorique. Pour lui, les problèmes se situent entre l'élu et l'administration qui est trop bureaucratique. Il dira, par ailleurs, qu'il appartient à l'Etat de mobiliser les moyens nécessaires à même de permettre à l'élu de répondre aux demandes des administrés de sa municipalité, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui puisque l'élu ne peut même pas prendre la décision de surseoir à une décision d'expulsion qu'un tribunal aura prononcée sans prendre en compte les conditions sociales de la famille qui sera jetée à la rue sans aucune possibilité de recours, et sans aucune solution qui pourrait sauvegarder sa dignité.