"Rencontre" Les deux responsables auront fort à faire face à la controverse sur les motivations de la guerre. Le Premier ministre britannique Tony Blair devait arriver, jeudi, à Washington pour une visite éclair et des entretiens avec le président américain George W. Bush alors que les deux hommes sont l'objet de critiques chacun dans son pays à propos de la guerre en Irak. M. Blair devait, peu après son arrivée en début d'après-midi, rencontrer les responsables du Congrès et avoir le rare privilège de parler devant les deux Chambres réunies, avant une première réunion avec M. Bush. Les deux hommes sont accusés par certains d'avoir exagéré les menaces présentées par le régime de Saddam Hussein pour entrer en guerre contre Bagdad, d'autant plus qu'aucune arme de destruction massive ni preuve de l?existence d?un lien entre l'ancien régime et Oussama Ben Laden n'ont été découvertes en Irak. MM. Bush et Blair se rencontrent pour la quatrième fois depuis le début du conflit le 20 mars et devraient parler brièvement à la presse. Les deux très proches alliés ont un point de désaccord : le sort de 9 Britanniques parmi les quelque 600 présumés terroristes détenus sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba. M. Blair a déclaré, la semaine dernière, au Parlement britannique que son gouvernement intervenait «activement» auprès des Etats-Unis pour que ces hommes soient jugés selon la législation internationale. La semaine dernière, l'Administration américaine a annoncé que six suspects prisonniers à Guantanamo, dont deux Britanniques, pourraient être jugés devant une commission militaire américaine. Les entretiens devraient porter principalement sur l'avenir de l'Irak, le processus de paix au Proche-Orient et les relations transatlantiques. Mais la controverse sur les motivations de la guerre assombrira les entretiens. Aux Etats-Unis, à un an et demi de la prochaine élection présidentielle, les démocrates se sont lancés à l'assaut de la forteresse Bush en l'attaquant sur le dossier irakien et accessoirement sur l'économie. La cote de popularité de M. Bush a chuté de 74 à 53%, selon un sondage du magazine Newsweek. En Grande-Bretagne, une enquête d'opinion conduite la semaine dernière montrait que les deux tiers des électeurs considéraient que M. Blair les avait trompés sur les raisons d'aller en guerre.