Prise n En 2006, les gardes-côtes et les gendarmes de Béni-Saf ont réussi à arraisonner un yacht espagnol bourré de came. Dix-sept quintaux soigneusement dissimulés dans la cale et enveloppés d'une matière isolante pour échapper au flair des chiens. Le propriétaire du bateau de plaisance fut identifié. Il s'agit d'un baron de la drogue russo-belge activement recherché par Interpol et répondant au nom de Vladimir. Depuis, la mer continue à rejeter des quantités de drogue que les pseudo-pêcheurs se chargent de récupérer sur le littoral, long de 80 km, pour les écouler. Ce sont des colis de 30 kg de kif traité sous forme de plaquettes de 100 grammes où l'on peut lire certains signes que seuls les initiés sont capables de déchiffrer. Certains colis trouvés entre les rochers et tombés entre les mains des gendarmes, sont tronqués de quelques plaquettes. Ce qui laisse supposer que des mains malveillantes en seraient à l'origine. Une stratégie payante pour ces dealers qui tentent d'échapper aux différentes opérations de contrôle et d'investigation effectuées aux domiciles des personnes soupçonnées de détenir de la drogue. Celle-ci est écoulée directement de la mer. Malgré cela, pas moins de 11 réseaux de trafic de drogue ont été démantelés par les gendarmes à Aïn Témouchent entre 2008 et 2009 et 15 barons faisant partie de réseaux internationaux, ont été arrêtés. Leurs biens mal acquis composés de villas et de véhicules de transport et de tourisme ont été confisqués dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent. Après un temps de répit, le trafic de drogue a repris de plus belle et les narcotrafiquants ont repris du poil de la bête. Ces derniers jours, les gendarmes et autres gardes-côtes ainsi que des policiers ne chôment pas. Dimanche 12 avril, un Go-Fast (nom donné par les narcotrafiquants au Zodiac long de 12 m avec ses quatre moteurs de 250 CV chacun) a été repéré par les gendarmes en patrouille du côté de la plage paradisiaque de S'biat, et ce, à la faveur d'un plan d'envergure de lutte contre le trafic de drogue élaboré par le commandement régional de la Gendarmerie nationale d'Oran. Vingt-six quintaux de résine de cannabis y étaient à bord avec tous les moyens nécessaires à la navigation (gilets, carburant, torches, denrées alimentaires, etc.). La récupération en mer de la drogue est quasi quotidienne. Ainsi, de leurs ratissages, les gendarmes ne sont jamais revenus bredouilles. Ce qui est surprenant, c'est que contrairement à un passé récent où cette marchandise prohibée était saisie sur la terre ferme, c'est par mer que celle-ci est acheminée. Ce qui laisse supposer plusieurs éventualités. Des questionnements sur la préférence des narcotrafiquants du littoral témouchentois restent tout de même posés et les services de sécurité qui n'écartent aucune piste, tentent de répondre à ces questions en diversifiant leurs stratégies et en renforçant leurs dispositifs.