Evénement n Le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale a présidé, hier lundi, les festivités nationales célébrant la Journée nationale des personnes âgées qui coïncide avec le 27 avril de chaque année. Le centre pour personnes âgées et /ou handicapées de Sidi Moussa a été choisi pour accueillir cette année les festivités nationales qui ont vu la participation des différents foyers et centres d'accueil du pays. Au programme de cette journée, des activités sportives et culturelles. Cette manifestation a été l'occasion pour les intervenants dans l'action de prise en charge des personnes du troisième âge de remettre sur la table les principales contraintes qui continuent encore à rendre la vie dure à nos seniors. Intervenant lors d'une rencontre-débat organisée en marge des festivités, Bouchenak Khelladi Abdellah, S. G du ministère de la Solidarité, a présenté les axes importants devant accompagner la politique nationale en matière de prise en charge des personnes âgées. Parmi ces axes, le responsable cite «la prise en charge à domicile» et le «maintien à domicile» des personnes âgées. Il est notamment question de voir «comment impulser une dynamique nouvelle pour que, avec l'aide de l'Etat et du mouvement associatif, on puisse agir auprès des personnes âgées, dans leur milieu de vie, dans leur milieu familial, les aider et les accompagner pour qu'ils puissent mener leur vie «correctement» et surtout profiter également de leur savoir et savoir-faire en tant que seniors d'un groupe d'âge important en Algérie». Il met en évidence le fait qu'il faut «responsabiliser les familles pour qu'elles continuent à jouer leur rôle en matière de prise en charge à domicile de ces personnes», «parce que, dit-il, c'est là le meilleur moyen», citant au passage les exemples de deux pays développés, le Canada et la France, qui ont commencé avec des foyers et des maisons de retraite mais sont revenus maintenant à la prise en charge à domicile. «La prise en charge en milieu de vie est irremplaçable. On ne pourra jamais assurer dans les centres d'accueil les mêmes conditions», estime-t-il. Le conférencier a fait le constat selon lequel «il n'y a jamais eu d'étude approfondie sur les personnes âgées» en Algérie. Il suggère de dresser un «portrait socio-économique» des seniors et appelle au passage à accorder davantage de considération au volet sensible de la prise en charge médicale des vieilles personnes. De son côté, la présidente de l'association Ihsan des personnes âgées, Souad Chikhi, a appelé, hier lundi, à relancer l'activité des assistants sociaux et les services sociaux de la commune, hisser et élargir l'allocation octroyée au titre du filet social en vue de permettre à la personne âgée de vivre «dignement» parmi sa famille. Intervenant lors d'une rencontre organisée par l'association au siège du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la Journée nationale des personnes âgées, Mme Chikhi a souligné la nécessité de définir «un procédé approprié» pour une meilleure prise en charge des personnes âgées, notamment face aux mutations de la société algérienne, et particulièrement la famille traditionnelle. l L'Algérie compte aujourd'hui quelque 3,5 millions de personnes âgées. Elles sont par ailleurs 1292 vieilles personnes (dont 951 femmes et 1241 hommes) à être hébergées dans les 28 centres et foyers que compte le pays, auxquels il faut ajouter 3 établissements Diar Er-rahma. Le budget annuel alloué au volet de la prise en charge de ces personnes est de l'ordre de 72 milliards. Ces dernières décennies, la frange du 3e âge a connu une évolution très significative, passant de 1,5 million en 1993 au double de ce chiffre (3 millions) en 2006. Les spécialistes mettent en garde contre le fait que d'ici 2040, le phénomène de la vieillesse pèsera de tout son poids sur le monde puisqu'il y aura plus de personnes de plus de 60 ans, et que parallèlement – chose inquiétante, — il y aura de moins en moins de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 20 ans. L'Algérie n'est, évidemment, pas épargnée par la déferlante des «papy boom», préviennent les experts.