Doléances n En dépit de leur nombre infime, les internautes déplorent la cherté de l'Internet, la lenteur de la connexion et les déconnexions fréquentes. L'Internet, bien qu'il ne soit pas encore à la portée de tout le monde, a su se faire une place incontestable auprès de la jeunesse algérienne. Les jeunes, laminés par le chômage et le manque de perspectives, ont trouvé dans la Toile un moyen de loisir et de distraction par excellence. Certains en sont devenus accros et passer une journée sans surfer sur le Net est inconcevable pour eux. Dans les cyberespaces ou à la maison – pour ceux qui en ont les moyens – de nombreux jeunes sont quotidiennement branchés au réseau. Mais la connexion à Internet est souvent difficile pour une bonne partie d'entre eux à travers le territoire national. En effet, l'Algérie, depuis l'avènement de cet outil, ne compte que 3,2 millions d'utilisateurs. Ces derniers représentent en fait deux catégories distinctes. La première concerne ceux qui disposent d'un accès au Net à la maison. Cela sous-entend qu'ils sont issus d'un milieu social aisé et se permettent d'avoir un micro-ordinateur et une ligne de téléphonie fixe, soit les conditionsminimales pour prétendre à une connexion Internet chez nous. La seconde catégorie concerne les jeunes issus de milieux défavorisés qui, faute de moyens financiers et d'une ligne téléphonique, occupent les cyberespaces durant de longues heures la journée. Ces utilisateurs font face à des situations pénalisantes, résultat d'une multitude de problèmes. «Ce qui me tracasse le plus quand je suis connecté dans un cybercafé, c'est la lenteur de la connexion», nous dit Hakim, animateur dans une chaîne radiophonique, qui a du mal à écouter sa chaîne préférée via le Net. Pour souligner les déconnexions fréquentes de réseau, cet internaute ajoute : «L'angoisse s'empare de moi dès lors que les fameux messages «Impossible d'afficher la page» ou «serveur introuvable» apparaissent sur l'écran. Là, ça devient insupportable !» Les habitués des cybers ont soulevé aussi les tarifs pratiqués qu'ils jugent trop élevés par rapport à la qualité de la prestation. Actuellement, les tarifs pratiqués varient d'un cyber à un autre et oscillent entre 40 et 60 DA/h, mais ils atteignent parfois dans les localités éloignées 70 et 80 DA/heure. Ce qui n'est pas à la portée de tout le monde. Souvent, les internautes payent non pas pour avoir navigué sur le Net, mais pour avoir passé un moment à l'intérieur du cyberespace. Ainsi, le compteur ne s'arrête pas quand le réseau est déconnecté. «Les propriétaires des cybers exigent de payer pour toute la durée passée dans le local, même si une déconnexion est intervenue entre-temps. Ils disent que ce n'est pas leur problème», regrette Mohamed qui considère une telle pratique comme une arnaque. Interrogé sur cette question, un gérant d'un cybercafé justifie cette attitude par le fait que «si on travaille de cette manière, il vaut mieux baisser rideau et rentrer chez soi. Car les déconnexions sont monnaie courante dans notre réseau Internet. Ce n'est pas notre faute !», explique-t-il. Concernant les tarifs pratiqués, de nombreux tenanciers de ces services les justifient par la cherté de l'Internet, les prix liés à la location, l'électricité, les impôts, les frais de la maintenance du matériel, etc. Toutefois, de pareils désagréments dissuadent les plus férus de la Toile et démontrent, en fait, l'état embryonnaire dans lequel se trouve toujours le réseau Internet dans notre pays.