Le mois d'avril en Irak a été le plus sanglant pour les Irakiens et les Américains depuis septembre 2008 avec 355 civils, militaires et policiers irakiens tués, de même que 18 soldats américains. Selon des chiffres recueillis, hier vendredi, auprès des ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé irakiens, le nombre de morts irakiens est en hausse de 40% et celui des Américains de 50 % par rapport au mois de mars, soit 252 morts. Le nombre des blessés s'est élevé à 747 en avril, en grande majorité des civils, selon les mêmes chiffres. Depuis le début de l'année 2009, 1 056 personnes ont été tuées en Irak. L'inflation du bilan s'explique notamment par une série d'attentats suicide la semaine dernière, dont certains ont pris pour cible les pèlerins chiites, telle l'attaque perpétrée le 24 avril dernier, par deux femmes kamikazes contre le mausolée de l'imam Moussa al-Kadhim, à Bagdad, et qui a fait 65 morts. Ce genre d'attaque aveugle rappelle les heures les plus noires des violences interconfessionnelles en 2006, quand les insurgés sunnites multipliaient les attentats contre la communauté chiite, entraînant de fortes représailles des milices chiites. Mais pour l'armée américaine, les attentats perpétrés ces derniers temps n'ont pas réussi à faire basculer le pays dans un nouveau cycle de violences confessionnelles.