Manifestation n Un colloque national sur la vie et le parcours de l'héroïne de la résistance populaire, Lalla Fathma n'Soumer, se tiendra du 10 au 12 mai à Médéa, à l'initiative du ministère de la Culture, avec le concours de l'université Yahia-Farès de Médéa. Décliné sous le thème «Fathma n'soumer, entre résistance et soufisme», le colloque verra la participation d'éminents historiens et chercheurs universitaires qui vont tenter de lever le voile sur certains aspects méconnus de cette grande figure de la résistance populaire au colonialisme, notamment son parcours «mystique» et le rôle primordial des zaouïas dans la lutte contre la présence étrangère en Algérie, a-t-on appris auprès des organisateurs. Des communications en relation avec la thématique choisie seront présentées lors de cette rencontre, parmi lesquelles «le rôle du facteur spirituel dans la résistance populaire», «le parcours militant du cheikh Benaïssa El-Berkani, le calife adjoint de l'émir Abdelkader», «la contribution des zaouïas dans la lutte contre l'occupation», «le rôle de Fathma n'soumer et le courant soufi dans la résistance populaire» ou, encore, «Fathma n'soumer et la résistance de 1857». D'autres thèmes abordant la participation de la femme dans le combat pour la liberté seront également débattus lors de cette rencontre, appuyés par des témoignages et des récits d'anciennes moudjahidate qui ont servi au sein de l'Armée de libération nationale (ALN). Une visite guidée sur le site renfermant l'ancien refuge de Fathma n'soumer à El-Aïssaouia, dans la daïra de Tablat, au nord-est de Médéa, sera organisée, en marge des travaux de ce colloque, au profit des participants. Pourchassée par le corps expéditionnaire du maréchal Randon, Lalla Fathma n'Soumer quitte la Kabylie et vient se réfugier, à partir de 1857, dans la région de Souk Larbaâ, où elle est accueillie avec tous les honneurs par la communauté du aârch Béni-Slimane. Peu de temps après, elle se déplace, accompagnée de quelques-uns de ses fidèles, vers Tourtatine, un hameau enclavé à l'intérieur du massif forestier d'El-Aïssaouia, à l'ouest de Tablat, siège d'une importante zaouïa, dirigée par El-Bey Mahiedine Ettahar, cadi et cheikh de la zaouïa El-Aïssaouia. Elle trouva gîte et protection auprès de cette confrérie religieuse jusqu'à sa mort en 1863. Elle a été enterrée au cimetière de Sidi Abdallah, situé non loin de son refuge. Ses cendres ont été transférées, le 29 octobre 1994, au carré des martyrs d'El-Alia, à Alger. Son ancien refuge a fait l'objet récemment d'une opération de restauration. Outre la restauration de la zaouïa qui lui servait de refuge et de lieu de prière et de rencontre, l'opération engagée par les autorités locales a permis également de réhabiliter le cimetière où elle était enterrée avant le transfert de sa dépouille au carré des martyrs d'El-Alia. L'ancien refuge abritera bientôt un musée dédié à la mémoire de Fathma n'Soumer, renfermant certains des objets personnels de la martyre et des manuscrits retraçant son séjour dans la région, ainsi qu'une salle coranique pour préserver la vocation d'origine de ce lieu de culte ancestral.