A sa sortie de l'audience qui a vu la comparution du directeur d'InfoSoir et de son correspondant à Blida pour un procès en diffamation le dimanche 03/05/2009 – coïncidant avec la Journée internationale de la liberté d'expression – Maître Cherbal Seïf, l'avocat d'InfoSoir, a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions Maître, votre appréciation sur la liberté de la presse chez nous… En comparant l'Algérie à d'autres pays on constate qu'un grand pas en avant a été fait en matière de liberté d'expression. Il n'y a qu'à voir le nombre de journaux qui paraissent, une démocratie ne peut vivre sans liberté d'expression. On parle de dépénalisation du délit de presse … Dépénaliser d'accord, mais déresponsabiliser non. Certes il faut et il est même nécessaire de dépénaliser les délits de presse, mais, en revanche, il faut permettre à celui ou à celle qui estime avoir été lésé ou victime d'un écrit, de saisir le tribunal civil et demander réparation. La liberté d'expression ne doit pas ouvrir de brèche pour la légalisation de l'insulte. Un journaliste professionnel dénonce avec force et informe avec noblesse. Peut-on tabler un jour sur une véritable complémentarité justice-presse ? Je pense que la justice à un rôle à jouer, en ouvrant des informations sur le contenu des écrits journalistiques dénonçant telle ou telle pratique ou mettant à nu une quelconque malversation. Elle doit enquêter sur la véracité des faits, laquelle, si elle est établie, dégagera toute responsabilité du journaliste. Mais s'il s'avère que l'information donnée est fausse, toute personne ayant été victime de cet écrit aura le droit de demander une forte réparation.