Cafouillage n La hausse brutale des fruits et des légumes est telle depuis quelques mois, que personne n'arrive à comprendre ce qui se passe réellement sur les marchés. Ou les arguments sont parcellaires ou ils sont tirés par les cheveux tant le phénomène dépasse tout le monde. Le poulet, par exemple, est trop cher comparé à ce qu'il était il y a un an, mais aucun responsable n'est capable de nous dire pourquoi. La viande congelée est arrivée à 420 DA le kilo donc deux fois plus chère qu'il y a 2 ans. Personne, là encore, ne nous dira exactement pourquoi. Même les plus fins des analystes avouent leur impuissance à expliquer le dérèglement quasi total du marché, notamment celui des produits alimentaires. La pomme de terre a atteint le prix inouï de 120DA le kilo, c'est-à-dire quatre fois plus chère qu'il y a 2 ans, et personne ne nous fournira la moindre raison qui justifierait cet écart. En attendant qu'un canal officiel et autorisé nous avance des arguments convaincants et objectifs qui satisfassent les petites bourses, la question qui reste pendante concernant la hausse des légumes secs, a enfin un début de réponse. Car, jusque-là, il faut bien l'admettre, on nageait dans le cirage. Selon une source assez bien au fait des questions économiques et commerciales, cette augmentation serait due, essentiellement, à des problèmes de gestion interne au niveau du port d'Alger. Mais les hausses des autres produits, la pomme de terre, la viande, le poulet et autres, ne sont pas expliquées de façon convaincante. L'orange Thomson est taxée à 160 DA dans les marchés, à 180 chez les détaillants. La banane qui était proposée il n'y a pas si longtemps à 100 DA, voire moins, le kilo, plane actuellement à 150DA. Les fraises locales, produites notamment dans la région de Skikda, qui étaient vendues l'année dernière à 180 DA le kilo et même à 120 DA, sont proposées aujourd'hui à 400 DA le kilo. Et nous ne parlons pas, bien sûr, des fruits importés d'Espagne ou du Chili tels que le raisin rouge, la pomme Golden, la poire et les cerises en avant saison. Ils ne sont pas seulement inabordables, ils font tout simplement rêver. Un consommateur a eu, d'ailleurs, cette réflexion devant ces cageots qui font rêver : « Il vaut mieux éviter de faire passer des femmes enceintes devant ces étalages.» Ce qui veut tout dire. Cela traduit aussi l'état d'esprit du citoyen qui demeure le premier à faire les frais d'une situation qu'il n'a pas provoquée et encore moins souhaitée.