Le football algérien a toujours du mal à se défaire de ses vieux démons et ses mauvais esprits en donnant l'impression de se dérouler à l'âge de la pierre. Comment ne pas le penser lorsqu'on voit ce qui s'est passé au stade Mohamed-Boumezrag de Chlef jeudi à l'occasion du match ASO Chlef-JS Kabylie. Lors d'une soirée qui s'annonçait pourtant douce et un match sans grand enjeu, notamment pour le club recevant, les choses ont quand même dégénéré avec un déluge de projectiles qui s'est abattu sur la main courante et sur le terrain juste après l'égalisation chélifienne, ce qui a amené le délégué de la rencontre Ghorbal Hadj à décider d'arrêter la partie. Il faut dire qu'une frange de supporters de l'ASO avait débuté les hostilités dès la mi-temps en s'en prenant aux joueurs kabyles les bombardant de toutes sortes d'objets, y compris des œufs ! L'expulsion d'Ali Hadji a encore mis le feu aux poudres, au-delà de l'heure de jeu. D'ailleurs, on se demande à chaque fois : d'où viennent tous ces projectiles, et surtout toutes ces pierres ? Faut-il croire que le service d'ordre est une véritable passoire ou que nos stades tombent tellement en ruines que des tonnes de pierres soient à la portée de n'importe quel pseudo-supporter. L'entraîneur Français Jean-Christian Lang en prendra pour son grade pour être allé se plaindre au délégué, alors que Chérif Abdeslam a été empêché de quitter le terrain après son expulsion par l'arbitre Haïmoudi qui finira, à son tour, à évacuer l'arène sous les boucliers des forces de l'ordre. Des images désolantes et scandaleuses qui, une fois de plus, ternissent l'image d'un football déjà terni par la violence. La ligue nationale de football n'aura d'ailleurs pas de mal à donner les trois points du match à la JSK qui rejoindra, provisoirement, l'ESS à la première place du classement.