Portrait Slimane Azem est l?une des plus grandes figures de la chanson algérienne. Il est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il passe toute son enfance dans cette région. A six ans, il rejoint l?école de son village mais «rien ne l?intéresse hormis les fables de La Fontaine». «Il était gai. L?école ne le passionnait pas. En revanche il aimait garder les moutons et chanter», confie sa s?ur. Très jeune, il a été influencé par la poésie de sa mère et de sa s?ur. Il a confectionné une guitare et une flûte avec lesquelles il passait le temps dans les champs, à l?instar de tous les bergers. Il chantait les poèmes de Si Mohand et les chansons du terroir. A 11 ans, il quitte l?école pour se consacrer aux travaux des champs. Pour améliorer son niveau de vie, le jeune Slimane Azem, à 19 ans, tente sa chance à l?étranger. Il va à Londres où il passe deux ans. En 1942, il rejoint la France où il travaille en tant qu?aide-électricien, métier auquel l?a initié son grand frère Ouali. Il participe à la Seconde Guerre mondiale. Il est arrêté en 1942 et ne sera libéré qu?à la fin de la guerre. Il s?installe à Paris où il gère un café dans le XVe arrondissement. C?est là qu?il rencontre l?artiste Mohamed El-Kamel qui changera sa vie. Il l?encourage à composer des chansons. En 1948, de retour au pays, il organise des soirées sur les places publiques et dans les cafés. En 1951, il est animateur à la chaîne kabyle. En 1959, il regagne définitivement la France. Après l?indépendance, sa production a été interdite en Algérie et ne sera réhabilitée qu?en 1991. Il lui a été décerné le Disque d?or en 1970. En France, il travaille pendant plus de dix ans avec cheikh Noureddine. Ils ont produit plusieurs sketchs et petites comédies musicales. Slimane Azem meurt le 28 janvier 1983 d?une tumeur de la gorge. Il a été enterré à Moissac, dans le sud-ouest de la France. Les thèmes chantés Slimane Azem a toujours chanté le quotidien et la misère des Algériens. En revanche, il n?aborde pas le thème de la femme dans ses chansons, par pudeur. Sur toute sa riche production artistique, on ne trouve que trois chansons d?amour, dont l?une interprétée en duo avec Bahia Farah. La fin des années 1940 marque le début de la carrière de Azem, période correspondant au large mouvement d?émigration qu?a connu la Kabylie. L?exil est, d?ailleurs, le thème de sa première chanson A Moh a Moh. Durant la première moitié des années 1950, ce thème est récurrent dans ses chansons. Une fois en France, les émigrés vivent et travaillent dans des conditions très difficiles. Loin de leur famille, ils oublient leurs valeurs traditionnelles et s?adonnent à la consommation de l?alcool. Cela fait réagir l?artiste. Il compose des chansons pour dénoncer les valeurs bafouées. La seconde moitié des années 1950 correspond à la guerre de Libération. Slimane Azem se consacre, durant cette période, à la chanson engagée. Après l?indépendance, loin de son pays (il s?est exilé définitivement en France), il dénonçait l?hypocrisie, la jalousie, l?arrivisme, l?injustice sociale et tous les problèmes que l?Algérie vivait. Association culturelle Issegh de Soumaâ Organise plusieurs activités culturelles, du 25 au 29 janvier, au Théâtre régional Kateb-Yacine, en hommage à ce grand chanteur. Des expositions de photos, des conférences-débats et un gala pour la clôture sont prévus.