Parole n Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, était l'invité, hier soir, du forum de l'Entv où il s'est exprimé sur plusieurs sujets d'actualité dont InfoSoir rappelle l'essentiel. Le projet Le professionnalisme, c'est la solution l Le président Raouraoua a mis l'accent sur l'avènement du professionnalisme à partir de la prochaine saison 2009/2010, un projet incontournable et seule solution pour la sortie de crise du football national. A ce sujet, l'Algérie s'est déjà dotée de textes de loi et d'autres d'application sont en cours pour permettre aux clubs d'être en conformité sur le plan législatif et juridique. De son côté, la Fifa a voté, lors de son congrès à Zurich en 2007, la fameuse licence club qui sera applicable aux confédérations et aux associations à partir de 2010, confirmée d'ailleurs par le dernier congrès de la CAF de Lagos. Cette licence consiste en un cahier des charges à honorer par les associations dont le respect de la crédibilité et de l'intégrité des compétitions, une gestion transparente des finances des clubs et la dotation de moyens infrastructurels aux normes exigées pour la pratique du football de haut niveau. Le président Raouraoua a aussi annoncé la création dans les mois qui viennent d'une structure de contrôle des clubs, une sorte de Dncg (direction nationale de contrôle et de gestion) comme c'est le cas en France. A part la capitale qui sera dotée de nouvelles infrastructures et d'autres grandes villes du pays, il ne faut pas oublier que l'Algérie possède déjà 42 stades en gazon naturel, 117 en gazon synthétique et 909 en tuf. C'est énorme ! L'exigence Des infrastructures à la hauteur du standing de notre pays l Pour le président de la FAF, les pouvoirs publics sont bien engagés à aider le football à sortir de sa léthargie, à se développer et à revenir sur la scène continentale, comme l'a souhaité le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a d'ailleurs saisi l'occasion de la tenue de la dernière finale de coupe d'Algérie pour demander aux dirigeants et aux responsables de la FAF de procéder à l'assainissement de la discipline, d'autant que beaucoup de moyens sont mis par l'Etat et de grands travaux sont lancés ou seront engagés pour doter le sport en général et le football en particulier d'infrastructures de qualité. En tous les cas avec le passage au professionnalisme, l'on saura combien un président de club met de sa poche dans les caisses de son association. Le président Bouteflika a demandé à ce qu'il y ait des infrastructures à la hauteur du standing de notre pays, qu'il y est du travail et du sérieux, seuls garants de la réussite. L'exception Levée du huis clos pour les derniers matchs l Le président de la FAF a avoué que la violence dans et autour des stades de football est un problème récurrent et prend ses origines dans la société. Pour lui, la FAF n'a d'autres moyens pour le moment que le huis clos pour lutter et protéger les clubs et le championnat du comportement négatif des supporters. Ce fléau a atteint un tel niveau de gravité qu'il est évoqué au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN) et a obligé la FAF à travers la LNF à prononcer 108 huis clos jusqu'à maintenant depuis le début de la saison. Pour Raouraoua, le travail doit commencer au niveau de la cellule familiale, de l'école et dans les clubs qui ne s'occupent plus de se volet mais de la championnite. Les dirigeants, censés être les premiers à jouer un rôle d'éducateurs, sont les premiers à mettre le feu aux poudres. Sans compter la presse qui à travers certaines manchettes ou titres incendiaires n'aide pas à promouvoir le fair-play et l'esprit sportif entre les protagonistes. D'où la visite en automne prochain d'une délégation de la Fédération anglaise de football en Algérie qui fera profiter son homologue algérienne de son expérience de lutte contre le hooliganisme. Par ailleurs, le président Raouraoua a annoncé, qu'à titre exceptionnel, le Bureau fédéral a levé la sanction du huis clos pour les derniers matchs du championnat pour permettre à des clubs comme le CR Belouizdad, vainqueur de la Coupe d'Algérie, ou le MC Oran, qui vient d'accéder, de fêter leurs sacres respectifs en présence de leurs supporters. Le changement NI à 16 et Super DII à 3 groupes de 14 l Des changements sont prévus pour les deux prochaines saisons 2009/2010 et 2010/2011, comme a tenu à le souligner le locataire du siège de Dely Ibrahim. En effet, dès l'exercice 2010/2011, la Nationale Une repassera à 16 clubs, alors qu'elle va se produire avec 18 à partir du 6 août prochain; quant à la Super DII, elle, verra la naissance de trois groupes : Est, Centre et Ouest composé de 14 clubs chacun. L'Interrégion, pour sa part, sera composée de quatre groupes de 14 clubs chacun, ce qui permettra d'élargir la participation des équipes du Sud du pays. Le football féminin, qui de l'aveu même du président a eu du mal à se frayer une place, connaîtra des changements avec son passage à quatre groupes qui seront gérés par les ligues régionales et l'organisation d'un play-off en fin de saison qui désignera l'équipe championne d'Algérie. De plus, la Ligue professionnelle sera mise en place dès la prochaine saison et sera la locomotive pour amener les clubs à aller progressivement vers le professionnalisme. La cause L'Algérie lutte pour récupérer les binationaux l Le président de la FAF a confirmé que l'Algérie ainsi que plusieurs pays africains étaient derrière un projet qui sera défendu lors du prochain congrès de la Fifa début juin. Il s'agit de demander à la Fifa d'autoriser les joueurs ayant dépassé l'âge de 23 ans et ayant déjà été sélectionnés dans leurs pays d'adoption ou de naissance de pouvoir porter les couleurs de leur sélection d'origine, comme les Yebda, Megueni et d'autres. Pour rappel, l'Algérie avait déjà œuvré dans ce sens pour ramener l'âge de pouvoir porter les couleurs nationales du pays d'origine de 16 à 18 ans puis à 21 ans, ce qui a permis en 2003 à des garçons comme Yahia, Beloufa, Belhadj et Ouaddah par exemple de rejoindre les Verts et de jouer la CAN-2004 en Tunisie. Aujourd'hui, il a été constaté que plusieurs joueurs restaient bloqués après 21 ans, notamment ceux issus d'Afrique, ce qui a amené l'Algérie à défendre ce dossier de changement de nationalité. Pour se faire, elle a fait rallier à cette cause les 53 pays d'Afrique et tente de faire du lobbying auprès de la Confédération asiatique et certaines fédérations d'Amérique latine de la Concacaf et même de certains pays de l'Europe de l'Est vu que les autres nations européennes sont contre ce projet. Raouraoua rappela à ce sujet une anecdote du temps où il était président lors de son premier mandat lorsqu'il avait croisé Simonet l'ex-président de la Fédération française de football en lui lançant : «Ne vous en faites pas, on ne fait pas ça pour vous piquer Zidane.» Le flop L'épisode de Tchaker ne devrait plus être vécu l La dernière finale de coupe d'Algérie entre le CR Belouizdad et le CA Bordj Bou-Arréridj, disputée au stade Mustapha-Tchaker de Blida, n'a pas laissé que de bons souvenirs car elle a connu ses flops. En effet, la grosse chaleur qui a régné ce jour-là a pris de court tout le monde, comme l'a avoué le président Raouraoua, et provoqué la colère des supporters qui ont souffert le martyre pour avoir une goutte d'eau et se désaltérer. Le premier responsable a expliqué que le wali de Blida et les autorités locales ont vite agi pour débloquer cette situation, mais en réalité les choses n'ont pas vraiment fonctionné puisque plusieurs supporters ont dû être transportés à l'hôpital pour insolation. L'absence de buvettes et autres commodités dans nos stades devrait donner à réfléchir à nos responsables et aux autorités, sans compter la programmation des matchs en nocturne qui offrent plusieurs avantages (climat, spectacle…). Le soutien Il faut aider Saâdane et le protéger l Le fait marquant de la conférence de presse animée par le sélectionneur national Rabah Saâdane a été sans aucun doute le passage où il a éclaté en sanglots devant un parterre de journalistes, se rappelant les incidents qu'il a vécus, lui et sa famille, en 1986, juste après le Mondial mexicain où ils ont fait les frais de menaces et d'agression. Cette fois, Saâdane s'est dit très inquiet pour son fils qui passe le BAC et toute la pression qu'il subie depuis plusieurs semaines en prévision du match contre l'Egypte dans le cadre des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010. Intervenant à ce sujet, Raouraoua a pris la défense de son sélectionneur expliquant que celui-ci était un homme d'une grande sensibilité, mais qu'il était un professionnel hors pair, connaissant son métier et capable d'emmener la sélection le plus loin possible. Pour le premier responsable du football, Saâdane doit être encouragé, protégé et encensé à chaque coin de rue. Raouraoua rappela qu'il connaissait Saâdane depuis le Mondial mexicain de 1986 et condamna avec fermeté tout dépassement. Il exhorta d'ailleurs la presse à préserver l'équipe nationale et le staff technique et d'être derrière eux comme cela se fait ailleurs, il y va de l'intérêt de tout le monde et de la nation en premier, insista le président.
