Le passage de M. Mohamed Raouraoua, président de la fédération algérienne de football au Forum de l'ENTV, a été encore une fois l'occasion au premier responsable de la FAF d'interpeller les pouvoirs publics quant à leurs promesses d'assistance accrue pour le développement de la discipline. En effet, pour Raouraoua “la politique de refondation du football promise en novembre 2002 au cours de deux Conseils interministériels est restée sans suite même si les mesures sont toujours d'actualité, alors que les textes d'application de la nouvelle loi sur le sport, votée l'été dernier, sont toujours attendus… même le projet du centre des équipes nationales de Sidi Moussa, pourtant ordonné et inauguré par le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, en janvier 2004, n'a pas encore vu le jour… tout cela, en fait, prive le football de son cadre organisationnel et de ses moyens matériels et infrastructurels nécessaires pour son développement”. Des lenteurs qui, visiblement, traduisent une absence de volonté politique d'accompagner la croissance du football, sinon comment expliquer tant de tergiversations. L'orateur a, en outre, assené sans être vraiment explicite que “le football ne doit pas répondre à la volonté de quelques individus”, ceux-là même, peut-être, qui font tout pour retarder l'avènement d'une véritable politique de restructuration du football. Raouraoua a également indiqué que les subventions de l'état pour le football équivalent à 35 milliards de centimes, ne représentant, en fait, que 50% du budget de la fédération. “Par exemple, les deux déplacements de l'EN en France et en Angola nécessitent une dépense de 4 milliards dont 1 pour payer l'avion spécial pour l'Angola. Il faut savoir aussi que nos clubs vivent dans l'indigence financière et infrastructurelle. Nos représentants en coupe africaine, le MCO et l'USMA n'auraient jamais pu prendre part à ces joutes si la FAF n'avait pas mis la main à la poche pour payer la billetterie ou encore les frais d'hébergement du club visiteur. Notre équipe nationale est SDF, sans terrain pour se préparer ou jouer”, note amèrement Raouraoua, qui plaide pour une intervention rapide de l'état, sinon le football continuera à sombrer dans le marasme. À ce titre, pour Raouraoua, une application rapide de la nouvelle loi sur le sport qui comprend des mesures efficaces, est à même d'apporter une lueur d'espoir. “L'état dépense de l'argent pour le foot mais le temps est venu aujourd'hui, par le biais de cette nouvelle réglementation, de rationaliser ces subventions et surtout mettre en place un cahier des charges pour contrôler leur utilisation”, ajoute-t-il. Raouraoua fustige Mekhloufi Au sujet des prochaines élections de la FAF, prévues au moins de novembre prochain, Raouraoua a refusé de s'exprimer sur son retrait ou son éventuelle candidature mais il a promis des élections propres et honnêtes. À ce propos, il a fustigé Rachid Mekhloufi qui n'a pas ménagé la FAF récemment lors d'une récente rencontre des anciens joueurs de l'équipe du FLN. “Mekhloufi a le droit de critiquer la FAF comme il veut, c'est son droit mais je dois rappeler que juste après mon élection, je lui ai proposé le poste de DTN qu'il a refusé. Alors critiquer c'est bien, mais encore faut-il mettre la main à la pâte. Pour cela, il est vrai qu'il faut être à Alger pas à Tunis”. … et Kheirddine Aymen Dans le même sillage, Raouraoua a critiqué l'intention prêtée au président de l'US Biskra de vouloir se présenter aux prochaines élections du MC Alger. “Ce n'est pas sérieux, le Mouloudia à ses enfants pour le diriger”, dit-il. Le conférencier a, par ailleurs, évoqué le litige qui oppose la FAF à l'équipementier coq sportif, indiquant que la FAF a chargé un avocat français de suivre l'affaire en justice. Il a annoncé enfin l'obligation faite aux clubs à partir de la saison prochaine de signer des contrats à leurs joueurs et la mise en place d'un syndicat des joueurs de football. S. B.