Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami La plus longue canalisation de transport de gaz de pétrole liquéfié (GPL), 500 km, est en construction en Algérie. Un projet d'un demi-milliard de dollars porté par Sonatrach et le groupement italien Saïpem-Snam Progetti. Le contrat d'association a été signé en 2007. La canalisation en question porte un nom : LZ2. Elle doit relier le champ gazier de Hassi R'mel au complexe pétrochimique d'Arzew, avec une canalisation de vingt-quatre pouces, une station de pompage à Hassi R'mel, un poste de régulation de pression à Sougueur (Tiaret), un terminal de régulation et de comptage à Arzew et un câble en fibre optique de deux cents km. Le projet doit être réalisé dans un délai de trente-six mois. Le transport du GPL en Algérie se fait actuellement à travers le LZ1 construit en 1973 par la même Saipem. Une fois livré, le LZ2 permettra d'augmenter les capacités de transport de GPL vers Arzew de neuf à quinze millions de tonnes par an, et la capacité de production passera de treize millions de tonnes/an actuellement à quatorze millions de tonnes/an en 2010. Le groupement Saipem, leader mondial en matière d'étude et de réalisation de canalisations d'hydrocarbures, est fortement présent sur le marché local des hydrocarbures. Il dispose d'autres contrats à Sonatrach. Ce projet va certainement consolider les activités de Sonatrach à l'international. Et au plan national ? Le développement de la distribution du GPL/carburant reste une des activités phares que Naftal essaye de promouvoir. Selon les chargés du secteur de l'énergie, le GPL/carburant prend de plus en plus d'importance dans les projections des promoteurs privés. C'est un fait indéniable. Il s'explique par la forte demande de ce produit, par les mesures attractives accordées à tous ceux qui désirent réaliser des infrastructures de distribution de GPL/carburant et par l'importance de la marge bénéficiaire à la pompe (2,00 dinars/litre). C'est avantageux par rapport aux essences. De plus, les chargés du secteur de l'énergie se sont fait les promoteurs du GPL au cours de ces dernières années. Séminaires, journées d'étude ont été, à cet effet, animés dans plusieurs régions. Une sorte de campagne «roulez au GPL» a été ainsi organisée ; une sensibilisation pour l'utilisation de ce produit est lancée. La raison en est plus qu'environnementale. Tout un programme portant sur la dotation de stations service en GPL a été initié par Naftal. Deux méthodes pour intégrer ce produit dans les circuits de distribution, soit l'inclure dans les projets de station-service au démarrage, soit le greffer sur les projets en extension. Des indications ? Selon des statistiques fournies par le ministère de l'Energie et des Mines, le nombre de stations-service ayant intégré le GPL au démarrage des projets de réalisation est en nette augmentation. Que l'on en juge : sur les soixante-dix nouvelles stations-service autorisées au cours de l'année 2006, près de 60% ont prévu la distribution du GPL/C, soit 40% des projets, contre 30% sur les cinquante-cinq autorisées au cours de l'année 2005. Le nombre de stations-service ayant prévu la distribution du GPL/C n'était que quatorze au cours de l'exercice 2004. Pour ce qui se rapporte à leur extension en vue d'y intégrer le GPL carburant, il est indiqué que le nombre d'autorisations délivrées est toujours en augmentation. Il est ainsi passé de trente-trois au cours de l'exercice 2005 à trente-six pour 2006, contre trente et un en 2004. En termes d'intégration du GPL, 237 projets sont prévus. Sur ce chiffre, 125 ont été achevés, 37 entamés, dont 10 ont achevé les travaux, et 75 en attente. Dans le chapitre les centres enfûteurs de GPL, les chargés du secteur de l'énergie relèvent qu'il y a de l'intérêt pour cette activité de la part des promoteurs privés. Cela est lié en fait au maintien des avantages financiers et fiscaux pour cette activité par l'ANDI, aux mesures arrêtées par le ministère de l'Energie et des Mines (libre accès aux sources, location des bouteilles de Naftal, absence d'infrastructures d'enfûtage dans certaines régions sensibles et forte demande du produit). Après une baisse des demandes d'autorisations pour cette activité en 2004, en raison de la contrainte d'acquisition de bouteilles due à leur coût élevé, une reprise a été constatée au cours de l'année 2005. Pour l'année 2006, trois autorisations ont été accordées aux promoteurs, contre sept en 2004. Le coût élevé des bouteilles demeure une contrainte pour le développement de cette activité. Augmentation de capacité de stockage : la réalisation des investissements pour ce type de projet est liée essentiellement à la contrainte de la superficie de l'infrastructure, laquelle ne permet pas toujours des extensions (en général, les promoteurs utilisent au démarrage de leur projet la totalité de la superficie du terrain qui leur est affectée) et à la disponibilité de moyens financiers (ils préfèrent d'abord amortir leurs investissements avant de recourir aux extensions ou à l'augmentation de leurs capacités de production). Par les chiffres, cinq autorisations pour l'augmentation des capacités de stockage ont été attribuées au cours de l'année 2006, contre six au cours de l'exercice 2005. En résumé, 225 stations sont opérationnelles, 181 en projet, 10 achevées. 150 projets n'ont cependant pas démarré. Autres données, 205 dossiers d'extension de stations-service GPL/carburant se trouvent en instance et en cours d'examen au niveau du ministère de l'Energie et des Mines. L'ensemble de ces dossiers attend d'être mis en conformité avec les critères exigés par la tutelle. La lenteur administrative constatée dans la délivrance de permis de construire dans certaines wilayas et dans l'acquisition des équipements, particulièrement pour le GPL/carburant est l'une des raisons qui bloquent la généralisation de ce produit.