L'Algérie est interpellée pour se retirer de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Par correspondance adressée lundi dernier par la Coordination algérienne des initiatives pour la solidarité avec la résistance palestinienne (CAISRP), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été saisi sur la question d'un retrait de cet espace en réaction à ce qui se déroule dans le territoire palestinien de Ghaza. Ce nouveau cadre de soutien au peuple palestinien rassemble l'aile de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), présidée par Me Zehouane, des syndicats autonomes, l'Association des commerçants, des étudiants, le Parti socialiste des travailleurs (PST), des représentants de la campagne mondiale anti-israélienne… La décision de saisir le chef de l'Etat a été annoncée ce matin par cette coordination lors de la conférence de presse animée au siège de la LADDH par Me Zehouane. «Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que c'est aux pays arabes ayant des relations avec Israël de prendre l'initiative de se retirer de l'UPM, nous disons que l'Algérie doit aussi le faire, c'est le minimum qu'elle puisse faire pour éviter que nos réactions se limitent seulement à des dénonciations et à des rassemblements !» déclare-t-il. La CAISRP envisage, par ailleurs, d'autres actions de solidarité et de mobilisation en faveur du peuple palestinien. En premier lieu, l'organisation d'une journée nationale de protestation, puis la tenue d'une marche populaire qui réunirait toutes les sensibilités et franges de la société. Pour ce faire, les membres de la CAISRP en appellent aux pouvoirs publics en vue de «lever toutes les restrictions et contraintes envers le mouvement de la société civile pour lui permettre d'exprimer ses protestations contre les crimes d'Israël et sa solidarité morale et matérielle envers la résistance palestinienne». La coordination condamne, dans une déclaration rendue publique à l'occasion de sa sortie médiatique, «l'absence de vigueur dans les réactions du gouvernement algérien en discordance avec les attentes légitimes de son peuple». De même qu'elle dénonce «l'absence de toute réaction énergique des régimes arabes qui trahissent ainsi l'obligation de solidarité agissante envers le peuple martyr de Palestine». Membre de la coordination, le journaliste Mohamed Bouhamidi est intervenu pour dire qu'en se retirant, l'Algérie marquerait «le coup politique» le plus important à Israël, et ce, bien au-delà des rassemblements et autres formes de dénonciation. Il en veut pour argument le fait que l'idée originelle de l'édification de l'UPM remonte à la fin des années 70 et celle des années 80 et son auteur n'était autre que Shimon Perez. Et de rappeler que la première déclaration de la nouvelle présidence tchèque de l'Union européenne (UE) a été de soutenir Israël, de même pour la déclaration de Nicolas Sarkozy à l'occasion du discours de lancement de l'UPM. D'où, pour l'intervenant, la nécessité pour notre pays de marquer le coup en se retirant de cet espace. M. C.