Mohamed Rahmani Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, le syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique a appelé les quelque 5 500 travailleurs de l'usine à un rassemblement dimanche prochain pour dénoncer les dépassements de l'union locale Ugta de Sidi Amar et exprimer, ainsi, leur solidarité à leurs représentants et refuser les décisions prises en vue du limogeage du bureau syndical et de son secrétaire général. Le communiqué qui rappelle les actions du syndicat et sa lutte pour défendre les intérêts des travailleurs durant les négociations avec l'employeur, fustige le secrétaire général de l'union locale qualifiant ses comportements et agissements d'irrationnels et d'irresponsables. «Aïssa Menadi (ex-SG du syndicat, cité nommément) a fait appel à des personnes qui n'ont rien à voir avec le complexe sidérurgique, des repris de justice, pour provoquer des heurts et des dérapages et ainsi déstabiliser la ville d'Annaba prétendant qu'il a des instructions ‘‘d'en haut''», est-il notamment rapporté dans le communiqué. Plus loin, le document, signé par le SG du syndicat ArcelorMittal Annaba (AMA), ne reconnait pas la qualité de SG de l'union locale à Aïssa Menadi. «Ce retraité s'est autoproclamé notre tuteur et veut déstabiliser le complexe, il s'est autoproclamé SG de l'Union locale de Sidi Amar, une union de fantômes ... Soyez au rendez-vous du 29 septembre pour exprimer votre refus et répondre à ces dépassements... pour éliminer définitivement ces microbes», conclut le communiqué. Après les rassemblements de syndicalistes, organisés devant le siège de l'Union de wilaya Ugta d'Annaba, le secrétaire général du syndicat d'entreprise AMA, M. Kechichi, a voulu par ce communiqué marquer sa détermination quant à son refus d'abdiquer face à la décision de limogeage dont il fait l'objet de la part de l'Union locale de Sidi Amar, instance intermédiaire entre le syndicat AMA et l'union de wilaya. D'un autre côté, M. Kechichi, qui avait lui-même été imposé par l'union locale suite au limogeage de M. Tahar Chaouche Tahar ex-SG du syndicat AMA, ne veut pas subir le même sort et passe à la vitesse supérieure menaçant d'entraîner avec lui les 5 500 travailleurs du complexe. Cet appel à un rassemblement de tous les travailleurs du complexe n'augure rien de bon et des risques de dérapages sont à craindre, puisqu'il se pourrait qu'une marche soit improvisée, une marche avec tout ce que cela suppose comme troubles. Ce qui est sûr c'est que, comme annoncé hier par le P-dg du groupe Sider, la reprise du complexe est imminente dans la mesure où la décision est prise, ce qui implique de gros investissements qui seront consentis par les pouvoirs publics en vue de porter la production à 1,4 million de tonnes. Cette enveloppe qui sera allouée suscite bien des intérêts et des convoitises à l'origine de ces troubles, chaque partie veut en tirer profit d'une manière ou d'une autre usant des moyens à sa disposition pour garder la mainmise sur un complexe terrassé et dont la production a atteint le triste chiffre de 500 000 tonnes, ce qui ne représente que 0,5% de la production du géant mondial de l'acier, le groupe ArcelorMittal, estimée à 100 millions de tonnes. Ce faible pourcentage ajouté à la vétusté des installations du complexe, à l'environnement économique mondial défavorables, aux troubles cycliques dudit complexe ont décidé les patrons du groupe à céder et à signer un accord par lequel ils concèdent la majorité des actions au groupe Sider. M. R.