La désignation à la tête de la commission électorale de l'union locale UGTA de Sidi Amar de Aïssa Menadi, l'ex-homme fort du syndicat d'ArcelorMittal, de l'USM Annaba et accessoirement ex-député, que tout le monde, dans cette wilaya, donnait pour politiquement fini, a provoqué colère et indignation dans les rangs du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Le très controversé Aïssa Menadi a, en effet, été placé à ce poste à l'initiative de Hmarnia Tayeb, le secrétaire général de l'Union syndicale de wilaya qui conduit, la liste FND pour l'APW, le parti du richissime député Tliba Baha-Eddine. Ce qui fait rager les représentants des métallos, c'est que ce retour aux affaires intervient moins d'une semaine après le limogeage du poste de secrétaire général du syndicat du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, Daïfallah Mourad par ce même Hamarnia. Ils en sont arrivés à conclure que la commission électorale a été créée dans la zone de Sidi Amar avec pour mission prioritaire l'organisation de nouvelles élections pour le renouvellement du syndicat du complexe sidérurgique avec pour dessein de placer des affidés de Menadi et consorts. Porté disparu de la scène locale depuis un certain temps, celui qu'on surnomme “l'ogre" souhaite ainsi revenir sur le site par la grande porte et “faire main basse sur le complexe". C'est du moins ce que crie à qui veut l'entendre, le secrétaire général en poste du syndicat d'ArcelorMittal Annaba. La situation qui résulte de ces tentatives de remaniement embarrasse au plus haut point les syndicalistes d'ArcelorMittal, dont certains auraient exprimé leur intention de jeter l'éponge par écœurement alors que d'autres se seraient ralliés au camp de Aïssa Menadi. Quelque peu affolés, ceux-ci ont convoqué le 19 novembre dernier une assemblée générale urgente pour alerter les travailleurs sur la menace qui pèse sur leur outil de travail à un moment où le complexe sidérurgique est confronté à une crise sans précédent et qu'eux-mêmes se joignent à la direction pour appeler à la mobilisation pour améliorer la production et la productivité et faire face à une concurrence impitoyable que leur impose le marché international de l'acier. Dans un communiqué qu'ils ont rendu public en fin de semaine, les syndicalistes dénoncent le “plan diabolique" de l'union locale UGTA se Sidi Amar, dont les dirigeants veulent “prendre en otage le complexe et lorgner de trop près l'enveloppe allouée pour le financement du plan d'investissement tracé et arrêté par le gouvernement et le groupe ArcelorMittal". Et de s'interroger sur les intentions de ceux qui sont derrière la désignation de l'ex-député Aïssa Menadi, un retraité radié des rangs de l'UGTA, précisent-ils, à la tête de la commission électorale. B. B