Ils étaient plus de 3500 sidérurgistes hier à répondre à l'appel du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal Annaba (AMA) pour assister à une assemblée générale, avons-nous constaté sur place. Ils sont venus pour débattre de la situation sociale des travailleurs et de l'avenir de leur usine. Tour à tour, Mourad Daiffallah et Abdelmadjid Bouraï, respectivement secrétaire général du syndicat et président de participation de l'entreprise AMA, ont revendiqué l'application des accords collectifs conclus entre la direction générale AMA et le syndicat depuis 2011, tels que la mise en place de la nouvelle grille des salaires, les organigrammes, le dossier de recrutement, l'accord salarial, etc. Le député Smaïl Kouadria était également présent à ce rassemblement. Propriétaire «Après l'application de ces accords, le syndicat pourra commencer à discuter d'un pacte social avec la direction générale, comme elle le souhaite, et procéder au renouvellement du syndicat, en collaboration avec la centrale syndicale UGTA», a revendiqué le partenaire social qui a chargé la direction générale de l'entreprise d'acerbes critiques, notamment en matière d'investissements ayant trait au plan de redressement du complexe sidérurgique d'El Hadjar. «Depuis la venue d'AMA en 2001, l'entreprise se dégrade jour après jour. De 22 000 travailleurs, nous sommes passés aujourd'hui à 5500, sans qu'aucun investissement digne de ce nom n'ait été mis en place. Quoique vieilles, les installations sont toujours les mêmes. En matière de production, le complexe n'a jamais atteint un million de tonnes d'acier. Et la direction générale ne peut pas nier cette vérité, sinon se cacher derrière les quelques grèves légitimes qui ne peuvent en aucun cas amoindrir la production telle qu'elle est actuellement», constatent les syndicalistes qui appellent l'Etat à récupérer totalement El Hadjar, sinon en devenir propriétaire majoritaire. Les deux représentants des travailleurs évoquent également une tentative d'écartement de l'actuel syndicat pour le faire taire avec la complicité de l'UGTA Annaba. Quant au renouvellement du syndicat, on annonce le retour des vieux démons. «Ils sont personnifiés en Aïssa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat d'AMA qui, après avoir échoué à accaparer l'actuel syndicat de l'entreprise, s'est ‘'payé'' l'union locale (UL) de l'UGTA de Sidi Amar qui chapeaute ledit syndicat. Pour ce faire, il s'est offert le pouvoir du SG de l'union de wilaya, Tayeb Hmarnia, pour l'installer officiellement. Première mesure, l'UL a procédé à la suspension de l'actuel SG du syndicat d'AMA. Paradoxalement, ni Menadi ni Hmarnia n'ont un poste d'emploi pour prétendre à la représentation des travailleurs. Quant au troisième, il s'agit de Bahaeddine Tliba, un député d'un parti satellite dénommé FND dont paradoxalement Tayeb Hmarnia avait conduit avec succès la liste APW de son parti le 29 novembre 2012. Lors du dernier conflit, lorsque Aïssa Menadi avait occupé de force le siège du syndicat d'AMA, Bahaeddine est intervenu pour l'appeler à quitter les lieux, lui garantissant une issue heureuse. Dans l'impossibilité d'honorer son engagement, il est revenu à la charge», dénoncent les syndicalistes. Pour rappel, Tliba, qui se prévaut publiquement de ses relations étroites avec les autorités civiles, politique et militaires, à savoir Daho Ould Kablia, Abdelaziz Belkhadem et autres généraux, a tout fait pour que Aïssa Menadi revienne aux commandes de l'UGTA de Sidi Amar.