La question du Sahara occidental n'est qu'un prétexte utilisé par les autorités marocaines dans une vaine tentative de créer un leurre et détourner l'attention des populations marocaines de la situation sociale et économique du pays et dans l'espoir de camoufler les risques sérieux d'une asphyxie. S'en prendre à l'Algérie en invoquant la menace sur l'intégrité territoriale et les tentations hégémonistes d'Alger, pourrait aux yeux des stratèges du Makhzen, alimenter le sentiment nationaliste des marocains et cristalliser une sainte alliance autour du roi et reporter de facto, toutes les échéances sociales et politiques en cours et en perspective. Très intégrée à l'Union européenne, l'économie marocaine, centrée sur les services, le tourisme et les exportations de produits agricoles et manufacturés, a subi de plein fouet les effets de la crise financière et économique qui touche depuis 2008 ses plus importants partenaires européens. C'est ce qui explique d'ailleurs la volonté du Maroc d'adhérer au CCG dans l'espoir de trouver dans les marchés des pays du Golfe des débouchés à ses exportations en nette baisse. Depuis 1994, le Maroc a donné un coup d'arrêt au processus boiteux de l'intégration maghrébine, et a même postulé à faire partie de l'Union européenne. Ayant ouvert son économie sans garde-fous ni protection, le régime marocain s'est retrouvé aujourd'hui dans une impasse dont l'unique issue est une reprise forte des économies de la zone euro. Selon les analystes marocains, l'économie marocaine risque une crise cardiaque. L'économiste marocain Najib Akesbi, estime que le déficit budgétaire se creuse d'année en année. Le déficit commercial a atteint le record historique de 200 milliards de dirhams. Le rapport social de l'ODT note que le «déficit du compte courant de la balance des paiements a atteint 62,8 milliards de DH soit 10% du PIB. Déficit très lourd et jamais inégalé, en plus d'un déficit commercial aux alentours de 22% du PIB, soit 183 milliards de DH et un taux de croissance ne dépassant pas les 2,8% ; tandis que le taux d'endettement a atteint 65% du PIB soit 196 milliards de DH soit 6,8 milliards de plus que 2011 et l'endettement public continue sa progression en flèche, en hausse actuellement de 8,5%. La dette globale (intérieure et extérieure) a atteint 583 milliards de DH dont celle de l'administration centrale qui représente désormais 56,8 du PIB au lieu de 53,7 à la fin de l'année 2011». Le Maroc est économiquement dans une situation intenable aggravée par la décision algérienne de renforcer la surveillance de ses frontières ouest pour mettre un terme au trafic en tous genres qui saigne l'économie nationale. Toutes les populations marocaines riveraines de l'Algérie, vivaient de cette contrebande aussi variée que lucrative. Manifestement, l'offensive algérienne contre les contrebandiers est la vraie raison qui a poussé le régime marocain à s'attaquer à l'Algérie avec autant de virulence et de haine. Rappelons que depuis que le Maroc a commencé à subir les effets de la crise générée par les subprimes, il n'a pas cessé d'appeler à l'ouverture des frontières terrestres avec l'Algérie, refusant toutefois de répondre à la demande algérienne de discuter tous les dossiers en suspens et d'assainir définitivement tous les différents bilatéraux. A. G.