La contrefaçon touche pratiquement tous les secteurs d'activités. L'Algérie qui n'échappe pas à ce phénomène planétaire qui ne cesse de s'accroitre prend aujourd'hui conscience de la nécessité d'y faire face grâce à des instruments juridiques efficaces. Le World Trade Center Algiers (WTC) compte apporter sa touche aux efforts de l'Etat pour réduire ce fléau néfaste pour l'économie nationale à travers l'organisation d'un Colloque international sur la contrefaçon, qui se déroulera les 25 et 26 novembre à l'hôtel Mercure. Placée sous le haut patronage du ministre du Commerce, cette rencontre se veut un espace d'échange d'expériences dans ce domaine et de sensibilisation de la société quand aux dangers de cette pratique illégale qui touche non seulement à l'économie, lui occasionnant des pertes énormes, mais aussi à la vie des consommateurs. Ces derniers risquent même leurs vies en achetant des produits non conformes. Dans une conférence de presse, organisée à l'occasion, des chiffres, faisant état de l'augmentation effrayante de ce phénomène aussi bien en termes de valeurs que de quantités de marchandises saisies, ont été avancés. De 5,2 milliards de dollars, en 1982, cette valeur est passée à 500 milliards de dollars actuellement. Les quantités, elles, qui étaient de 25 millions de produits saisis, en 1999, sont passées à 85 millions en 2002, en l'espace de trois ans seulement, nous fera savoir le conférencier, M. Hocine Saibi conseiller principal à WTC. Il ajoutera que ce phénomène a entraîné la perte de 200 000 emplois dans le monde, dont 100 000 en Europe. M. Saibi explique que l'objectif recherché à travers ce colloque, qui vient dans le sillage d'une autre rencontre déjà organisée il y a de cela 5 ans, est de dresser un état des lieux des dispositifs d'encadrement sur la contrefaçon déjà mis en place, d'aborder les conséquences de ce fléau sur l'économie nationale en plus de la sensibilisation des industriels et des consommateurs sur le danger de consommer les produits provenant de cette contrefaçon. «Nous voulons apporter une contribution pour une meilleure prise en charge de la contrefaçon. Au-delà de l'aspect économique fondamental à mettre en avant, il y a aussi un aspect pédagogique que nous voulons développer», explique le conférencier. Il ajoute que l'Algérie est aujourd'hui consciente de l'importance de faire face à ce phénomène à travers le renforcement de sa législation. Selon lui, il y a aujourd'hui une sous direction consacrée à la contrefaçon au niveau des Douanes algériennes. Des personnalités internationales, des experts, des industriels, dont ceux qui ont fait les frais de cette contrefaçon, et qui viendront en témoigner, seront présents à cette importante rencontre qui se déroulera en deux journées, dont la première sera consacrée aux communications et à l'inauguration par le ministre du Commerce de l'exposition des produits contrefaits, et la deuxième sera mise à profit pour écouter les témoignages sur les pièces de rechange, sur les produits d'hygiène et cosmétiques, les produits électriques et électroniques, et les produits algériens contrefaits. L'expérience française en matière de lutte contre la contrefaçon sera également présentée. Entre autres entreprises qui seront présentes et qui ont vécu cette expérience, le conférencier a évoqué BCR, BMS électrique, et le Groupe Splendide spécialisé dans les cosmétiques. B. A.