Le Venezuela a expulsé mardi l'ambassadeur d'Israël à Caracas. Protestant contre l'offensive israélienne à Ghaza, qualifiée de génocide, le président Hugo Chavez a annoncé l'expulsion de «l'ambassadeur d'Israël, Shlomo Cohen, et une partie du personnel de l'ambassade», réaffirmant son attachement à la paix et son «exigence du respect du droit international». Caracas, qui entretient depuis longtemps des relations économiques avec l'entité sioniste, n'a pas hésité un instant à l'accuser de «flagrantes violations du droit international» et d'avoir mis en œuvre une «utilisation planifiée du terrorisme d'Etat» contre le peuple palestinien. Chavez a fustigé l'offensive terrestre dans la bande de Ghaza, qualifiant l'entité sioniste d'assassin et de génocidaire. Une position qui fait pâlir de jalousie les peuples arabes assistant, pour la première fois de leur histoire, à une indécente léthargie de leurs régimes frôlant la traîtrise. Après le Premier ministre turc qui a âprement condamné les sionistes et leurs crimes de guerre à Ghaza, les peuples arabes sont réduits aujourd'hui à admirer M. Chavez. Le leader vénézuélien a appelé à traduire le président israélien «devant la Cour pénale internationale [CPI] de La Haye aux côtés du président des Etats-Unis, s'il y avait des scrupules dans ce monde». Le Venezuela, qui n'a des liens ni sanguins ni communautaires et encore moins confessionnels avec le peuple palestinien, a prouvé aux régimes arabes qui se terrent dans leurs palais que les positions d'Etat peuvent très bien se passer d'un sommet des chefs d'Etat, d'une décision commune et encore plus de l'approbation occidentale. Décidés à ne pas convoquer une réunion au sommet ni à prendre des décisions d'urgence, les régimes arabes restent dans une expectative consternante. Leur silence accompagne les cercueils des enfants de Ghaza et renforce la volonté sioniste à aller au bout de sa sale besogne, achevant vite et bien les Palestiniens de ce bout de terre assiégé et livré à son triste sort depuis plus de 18 mois. Contrairement à leurs condamnations murmurées du bout des lèvres par leurs ministres des Affaires étrangères, le Premier ministre turc et le président vénézuélien ont su crier haut et fort pour que les peuples de la terre entière perçoivent leur position franche et tranchée, ne laissant la place à aucun amalgame possible entre agresseurs et agressés. Les régimes arabes ont échoué, une fois de plus, la fois de trop, à matérialiser l'opinion de leur peuple en position d'Etat. De l'Atlantique au Golfe, aucun régime n'a réussi à donner à son peuple la fierté d'appartenir à cette nation. Si Israël affirme que celui qui ne se range pas derrière lui aujourd'hui est «complice des terroristes», la rue arabe, elle, est plus que jamais persuadée que ceux qui se taisent aujourd'hui sur le martyre de Ghaza sont aussi responsables que les bouchers de Tel-Aviv. G. H.