Pas moins de 7 millions d'articles contrefaits ont été saisis ces 7 dernières années par les services des Douanes algériennes à raison de 1 million d'unités par an. En 2013 le nombre d'articles contrefaits est de 376 642 articles. C'est ce qu'a indiqué, hier, au Colloque international sur la contrefaçon en Algérie, le directeur général des Douanes algériennes, M. Mohamed Abdou Bouderbala, ajoutant que 70% des produits contrefaits proviennent de Chine et 13% de l'Union européenne. Selon lui, l'Algérie n'échappe pas à ce phénomène puisque notre pays est importateur de produits tous azimuts d'où la nécessité d'adapter le cadre législatif. M. Bouderbala a affiché la disponibilité de son institution à aider les titulaires de marques en les invitant à introduire des demandes de protection. Au jour d'aujourd'hui le nombre de demandes de protection est de 250 émanant aussi bien des marques nationales qu'internationales. Il expliquera que des formations ont été dispensées aux douaniers en ce qui concerne les techniques de reconnaissance des produits contrefaits. Car, aujourd'hui, il est très difficile de reconnaître un produit contrefait du vrai. Les produits les plus touchés sont les pièces de rechange, les cosmétiques, les équipements électriques et électroniques...Au fait rien n'échappe à ce phénomène qui constitue aujourd'hui une menace sur la santé des consommateurs. Pour sa part, M. Boukehnoune Abdelouahab directeur du contrôle économique et de la lutte contre la fraude au ministère du Commerce a appelé les titulaires de marques à s'organiser pour mieux défendre leurs intérêts face à la contrefaçon et à introduire des plaintes au niveau de la justice. Ce responsable a expliqué que la contrefaçon est l'affaire des titulaires de marque et que le rôle principal du ministère du Commerce est de protéger les consommateurs à travers des contrôles réguliers. Tout en rappelant que la contrefaçon touche beaucoup plus les produits industriels dans notre pays et que la conformité des produits alimentaires est plus au moins mieux maîtrisée, M. Boukehnoune dira que le problème se pose pour ce qui est de l'industrie, notamment en l'absence de normes ce qui rend la tâche difficile aux agents de contrôle, surtout que ces derniers souffrent d'un déficit en formation. Ce qui n'est pas pour arranger les choses, également, c'est le manque de laboratoires de contrôle. La contrefaçon ayant pris de l'ampleur ces dernières années, il est impératif selon l'intervenant de conjuguer les efforts et de mettre la main dans la main pour juguler un tant soit peu ce phénomène transfrontalier. En effet, l'ouverture du marché a amplifié ce fléau de par le monde et l'Algérie n'est pas en reste. Le seul secteur qui n'est pas encore touché par la contrefaçon reste le médicament et ce, grâce à un dispositif de contrôle très rigoureux reconnu même par l'Union européenne selon le Professeur Mansouri directeur du Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA). Ce colloque International sur la contrefaçon en Algérie a été organisé à l'hôtel Mercure, sur initiative du World Trade Center Algiers (WTC). Les travaux se poursuivront aujourd'hui avec au menu des témoignages réels émanant d'industriels qui ont subi ce phénomène. B. A.