En touchant trois fois les montants et en inscrivant deux buts, le Portugal a logiquement dominé la Turquie (2-0), sans pour autant véritablement impressionner, marquant le but du K.-O. seulement dans les arrêts de jeu. Même s'il n'a pas marqué, Cristiano Ronaldo a une nouvelle fois fait étalage de son immense talent sur la pelouse du stade de Genève, face à des Turcs accrocheurs mais finalement battus (2-0). Non, Luiz Felipe Scolari n'a pas cédé à la pression populaire lusitanienne qui estimait que Cristiano Ronaldo devait jouer en pointe. Et histoire de ne décevoir personne, Ronaldo était omniprésent dans le premier quart d'heure. Ainsi, il ne tardait pas à faire admirer ses passements de jambes si exceptionnels. Il récoltait aussi une bordée de sifflets lorsqu'il s'écroulait, un peu grossièrement, sur un contact avec son garde-chiourme d'un soir, Hakan Balta. Le Turc n'allait d'ailleurs pas lui laisser un centimètre de liberté, excepté quand le Portugais se décalait au centre. A savoir un ballon pris sur le côté, droit évidemment, avant de repiquer vers le centre et d'enrouler sa frappe dans la lucarne opposée. Sauf que sa tentative finissait dans la tribune haute du stade de Genève. Passé les 15 minutes initiales tout feu tout flamme, Ronaldo rentrait quelque peu dans le rang. Dépité, il voyait son camarade de jeu Pepe se faire refuser un but pour hors-jeu. Puis il remettait la machine en route. Un petit pont sur Balta pour commencer, une belle percée plein axe conclue d'une frappe trop écrasée ensuite, et pour finir, à moins de dix minutes de la pause, un coup franc enroulé de la gauche vers… le poteau droit du portier adverse, qui avait pris le soin néanmoins de dévier du bout des doigts la sphère. Ronaldo venait bien donner le tournis au flanc gauche de la défense turque, mais ses débordements, bien que tranchants, n'aboutissaient pas. Le Portugal se dirigeait-il vers une cruelle désillusion ? Pepe se chargeait de rassurer les siens à l'heure de jeu d'un but d'avant-centre et Ronaldo, lui, pouvait profiter des quelques espaces qui s'ouvraient devant lui pour adresser une merveille de centre pour Nuno Gomes qui, décidément malchanceux, trouvait la transversale. Et l'entrée de Nani à la place de l'attaquant de Benfica offrait aux supporters portugais ce qu'ils attendaient : voir Ronaldo à l'œuvre en pointe, l'espace d'une petite vingtaine de minutes. Sauf que, pour donner raison à son sélectionneur face à la majorité, le Mancunien se montrait alors beaucoup plus discret preuve, si besoin était, qu'un côté lui convenait mieux que l'axe. D'ailleurs, c'est sur la gauche que Ronaldo se retrouvait à l'origine du deuxième but portugais dans les arrêts de jeu. La Suisse a de nouveau déçu son public et a montré ses limites.