Manchester United : un bilan très positif. Une arrivée en fanfare au Real Madrid. Cristiano Ronaldo a rejoint la Maison Blanche après un transfert record. Arrivé avec l'étiquette de meilleur joueur du monde, CR9 a débarqué en Espagne avec des objectifs démesurés. Aujourd'hui la réalité le rattrape. Si sur le plan financier, CR9 prospère, sportivement il ne gagnera rien. De son bilan à Manchester United, jusqu'au «syndrome Beckham» dont il est victime, Chronofoot vous explique pourquoi son transfert au Real Madrid est une erreur. Manchester United : un bilan très positif En arrivant à Manchester United, Cristiano Ronaldo n'était pas une star planétaire. Il arrive du Sporting Portugal pour 18 millions d'euros. Repéré lors d'une tournée de MU au Portugal, les joueurs de Sir Alex Ferguson ont été impressionnés par le phénomène. Il réclame alors à leur manager de recruter le Portugais. En quittant l'Angleterre 6 ans plus tard, il avait gagné 3 titres de champion, 1 coupe d'Angleterre, 2 coupes de la Ligue, 1 Ligue des Champions, 1 championnat du monde des clubs, 1 Community Shield. CR7 avait également disputé une finale de Ligue des champions en 2009 et deux finales de coupe d'Angleterre (2005, 2007). A cela, on peut ajouter un Ballon d'or en 2008 et un Soulier d'or (meilleur buteur européen) la même année. Une belle réussite. Mais le départ de Cristiano Ronaldo s'avère être une mauvaise nouvelle pour les deux parties. CR9 gagne moins que CR7 et Manchester United a perdu un joueur de grand talent. Une arrivée en fanfare au Real Madrid 26 juin 2009 : Cristiano Ronaldo signe officiellement au Real Madrid pour 94 millions d'euros. On ne pouvait rêver plus belle association. C'est le meilleur joueur du monde (Ballon d'Or 2008) qui signe dans le club le plus titré de l'histoire du football pour un montant record. CR9 débarque en Espagne en tant que superstar. Les conférences de presse font l'évènement, et chaque apparition du joueur est scruté dans les moindres détails. Sur le terrain tout a également bien commencé. La Liga a débuté le 29 août pour le Real Madrid face à La Corogne. Il n'a fallu que 35 minutes pour voir le premier but officiel de CR9 sous ses nouvelles couleurs. Le Portugais est présent le jour J, après des matches de préparation en demi-teinte. Le Real et Cristiano, c'est une affaire qui roule. 9 buts en 7 matchs avant une blessure face à Marseille qui le prive des terrains pendant deux mois. L'épisode Souleymane Diawara Le 30 septembre 2009, la cheville de Cristiano Ronaldo rencontre Souleymane Diawara. Verdict : deux mois d'arrêt pour le Ballon d'Or. Entre temps, le Real perd sa place de leader de la Liga. Au départ jugée bénigne, la blessure de CR9 s'annonce plus grave que prévue. Sa cheville l'empêche de poursuivre l'aventure avec ses coéquipiers pendant plus de 8 semaines. Dès lors en Espagne, on tremble. Cristiano Ronaldo pourra-t-il se remettre ? Sa saison va-t-elle être gâchée par les blessures ? Les socios sont inquiets tout comme le président Pérez qui a un plan marketing à respecter avec son nouveau poulain. Un comportement étrange Il retrouve les terrains le 25 novembre face à Zurich en Ligue des Champions. 10 jours plus tard, Cristiano se fait exclure en championnat contre Alméria. Il a alors une petite baisse de régime et ne marque plus pendant deux semaines. Le Portugais retrouve le chemin des filets contre Malaga à la veille de Noël (en inscrivant un doublé) mais trouve une nouvelle fois le moyen de se faire expulser pour un mauvais geste. Il est alors suspendu pour les deux prochaines rencontres de Liga. Ce comportement témoigne d'un certain malaise chez Cristiano Ronaldo. Habitué à vivre dans un certain confort à Manchester, la presse et les socios espagnoles ne lui laissent aucune seconde de répit au Portugais. Le joueur n'est pas non plus épargné par les adversaires. Deux cartons rouges en un mois et demi, c'est assez rare, même pour les spécialistes. La Ligue des Champions n'est plus le jardin de CR9 Les étoiles, l'Europe et la chanson de la C1 font briller le Portugais. En Ligue des Champions, Cristiano Ronaldo est toujours aussi irrésistible. Mais cette saison, il n'était pas dans la bonne équipe. Le Real sombre face à l'Olympique Lyonnais et CR9 est le seul à sortir la tête de l'eau. Il est l'auteur de l'unique but madrilène lors des deux confrontations. D'ailleurs, il brillera tout le long de la compétition. Avec 7 buts en 6 matchs, Cristiano Ronaldo aime la Ligue des champions et elle lui rend bien. Lors des trois dernières saisons, il a scoré 19 fois en 29 rencontres. Il a même terminé meilleur buteur de l'édition 2008. En quittant la C1, Cristiano Ronaldo sait qu'il peut dire adieu à ses rêves les plus fous. Il ne remportera pas la Ligue des Champions, et peut donc tirer un trait sur le Ballon d'Or. Des stats au top mais pas de trophée Si l'on regarde les chiffres, CR9 est toujours aussi fort. Mais ses coéquipiers ne sont pas les mêmes, et les résultats non plus. Si l'on ne s'en tient qu'aux chiffres, Cristiano Ronaldo ne baisse pas de rythme cette saison. Il a déjà inscrit 25 buts en 28 rencontres. En moyenne, CR9 inscrit 0,9 but par match. C'est sa meilleur moyenne depuis qu'il est professionnel. A Manchester, même lors de l'année 2008, qui l'a consacré Ballon d'or, Cristiano Ronaldo avait inscrit 42 buts en 48 matchs, soit une moyenne de 0,88. Un brin inférieur à son rendement madrilène. Plus globalement, lors de ses trois dernières saisons en Angleterre, Ronaldo tournait à un but tous les deux matches. Il a scoré 26 fois en 53 matches lors de la saison 2008/2009 et 23 fois en 53 rencontres lors de la saison 2006/2007. Cependant, Cristiano Ronaldo a toujours remporté quelque chose en fin d'année. Depuis 2005, il a toujours soulevé une coupe en fin de saison. Cette année avec le Real rien ne se profile à l'horizon. Une élimination prématurée en Coupe du Roi par une équipe de D3, et en Ligue des Champions par Lyon et un gros retard en championnat sur le Barça plombe sa saison. Le syndrome Beckham Cristiano Ronaldo s'aime et ne s'en cache pas. Arrivé comme future star en Angleterre, il l'a quittée en tant que superstar. Depuis toujours, il façonne son image. Une étoile sur et en dehors du terrain. En arrivant à Manchester, le Portugais n'a que 18 ans. Sir Alex Ferguson l'a protégé. En arrivant au Real, il débarque dans un tout nouveau monde, celui des Galactiques. A Madrid, il n'est plus seulement un joueur de foot, Cristiano est une idole, un produit marketing comme le foot n'en a jamais connu. Mannequin pour Armani, ambassadeur d'une marque de soda, ou de jeux vidéo, CR9 est même devenu une marque. Dès lors quand le Real recrute Cristiano Ronaldo, il ne récupère pas seulement un très bon joueur, il achète un produit qui se vend. Ce n'est pas pour rien que Florentino Pérez a fait inscrire dans le contrat de Cristiano Ronaldo une clause qui lègue la moitié des droits d'image du Portugais au club madrilène. La progression sportive de Cristiano Ronaldo est stoppée cette saison, pour la première fois de sa carrière. L'équipe qui l'entoure est moins bonne. Son nouveau club a fait de lui une star et non un joueur de foot. Conclusion : CR9 a fait une erreur Plus riche, aussi bon, mais hors course dans toutes les compétitions, Cristiano Ronaldo connait le premier coup d'arrêt de sa carrière. Le transfert record de Cristiano Ronaldo au Real Madrid a permis au joueur et au club de s'enrichir. Les revenus de CR9 ont augmenté de 60 % en passant de Manchester United au Real Madrid. Il touche désormais 13 millions d'euros par an. C'est le joueur le mieux payé de la planète foot. A cela s'ajoute des contrats publicitaires astronomiques (16 millions d'euros annuels), deuxième derrière... David Beckham (25 millions). Si financièrement, CR9 au Real est une bonne affaire, sportivement, ça l'est beaucoup moins. Cristiano a tout perdu cette saison. Le titre de champion, la Coupe d'Europe, le Ballon d'Or. Le Barça file vers un titre de champion et un nouveau sacre continental. Un double doublé historique dans l'histoire du foot. CR9 va devoir regarder Messi triompher sous ses yeux. Impuissant mais peut-être avec des regrets.