Avec à sa tête un nouveau commissaire, Mme Karima Bouchetout, le Festival national de la musique andalouse Sanaâ inaugurera, ce soir, sa 7e édition qui s'étalera jusqu'au 10 décembre prochain et cela à la salle Ibn Zeidoune. Cette 7e édition, qui a été baptisée Ithran (Pluriel de ithri, étoile en langue amazighe), rendra hommage à l'un des doyens de ce genre musical, le défunt Cheikh Sadek El Béjaoui, «un homme qui a su transmettre le bien précieux qui était en sa possession et cela en formant des générations d'artistes de renommée», a expliqué la commissaire. Installée à la direction du festival en septembre dernier, en remplacement de Zerrouk Mokdad, Mme Bouchetout a indiqué n'avoir eu pour préparer cet événement que deux mois, un laps de temps réduit et bien insuffisant au regard de l'importance de la manifestation. N'ayant pas eu le temps pour la présélection qui devait précéder le festival, la commissaire et sa nouvelle équipe ont opté pour un choix ingénieux. En effet, cette année, la compétition se jouera entre les lauréats des précédentes éditions. Cette 7e année sera «l'édition des éditions», dira la responsable. Quant au jury, qui aura la lourde tâche de désigner les trois meilleures troupes et de décerner le Bouclier du festival, la distinction suprême, les organisateurs ont décidé de garder secret les noms de ses membres pour ne pas avoir à gérer des polémiques inutiles. La commissaire se limitera à indiquer qu'il sera constitué de cinq musicologues et spécialistes de la musique andalouse.Pour ce soir, on retrouve à l'affiche de l'inauguration officielle l'association les Amis de Sadek El Béjaoui de Béjaïa, à laquelle succédera la mythique association El Djazaïria Moussilia. Un hommage au défunt maître est également prévu pour cette soirée inaugurale. Concernant la compétition, qui s'ouvrira demain, on retrouve dans l'ordre Dar El Gharnatia de Koléa, Ibn Badja de Mostaganem, Djenadia de Boufarik, El Kaïssaria de Cherchell, les Beaux-arts d'Alger, El Amraouia de Tizi Ouzou, Errachidia de Mascara et Cordoba d'Alger. Le public aura droit à deux représentations par soir à partir de 18h30. Le festival comptera sur la participation exceptionnelle de deux artistes de renommée internationale, à savoir Beihdja Rahal et Nasreddine Chaouli, qui se produiront lors de la clôture qui sera marquée par la remise des prix. Concernant l'aspect académique du festival de Sanaâ, deux conférences sont prévues dans le programme, la première, «Etude comparative entre l'école de Tlemcen et celle d'Alger : différences et similitudes», sera donnée par le musicien, compositeur et chef d'orchestre Salah Boukli Hassan et cela le 7 décembre. Quant à la seconde, elle a pour thème «Cheikh Sadek El Béjaoui, grand maître de la musique classique algérienne» et sera donnée, le 8 décembre, par Nasreddine Baghdadi, directeur des archives de la Radio et chercheur en musicologie. Les conférences se tiendront à partir de 10h au niveau de l'Institut national supérieur de musique. Aujourd'hui, avec un nouveau comité d'organisation, le Festival national de musique andalouse Sanaâ aspire à s'engager dans la formation de nouvelles générations et cela à travers des conférences didactiques et des spectacles de qualité. A la fin de cette 7e édition, un coffret rassemblant l'intégralité des spectacles sera confectionné pour créer une base de données pour les amateurs de cette musique authentique. Interrogée sur les archives des précedentes éditions, la commissaire a affirmé n'avoir rien reçu, tout en exprimant sa volonté d'archiver cette édition pour assurer la transmission. W. S. M.