Pas moins de 100 milliards de dinars sont les dégâts causés par les accidents de la circulation. Le bilan des morts et des blessés ne cesse de s'alourdir en dépit de tous les efforts et les mesures coercitives mises en place pour décourager les contrevenants au code de la route. Administration et automobilistes se rejettent la balle. Tandis que les premiers avancent comme première cause le facteur humain, les seconds posent la problématique des routes et de la dégradation des chaussées. Ceci étant, ce secteur névralgique a été passé au peigne fin lors des grandes assises nationales des transports où les participants de tout bord ont mis l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de tout un chacun pour juguler ce phénomène. Des recommandations ont été formulées par les 25 ateliers mis en place pour débattre de diverses thématiques. Ces mêmes propositions seront prises en considération par le ministère qui les transmettra au Premier ministre. M. Abdelmalek Sellal, qui a ouvert les travaux de la rencontre, a affirmé à l'occasion que le gouvernement examinera avec intérêt les conclusions et les propositions qui en découleront. Sans doute que l'une des principales recommandations reste la révision du cahier des charges lié à l'importation de véhicules «avec des règles strictes tout en disposant de structures de contrôle de conformité avec un référentiel national des véhicules et un centre national pour la réception des véhicules». Les participants à cet atelier ont également mis l'accent sur l'importance de revoir les textes règlementaires liés au contrôle de la conformité, et d'organiser des visites d'inspection inopinées au niveau des agences de contrôle par les directeurs des transports des wilayas. Par ailleurs, il a été suggéré l'élaboration de fichiers nationaux de permis à points et des infractions de la route et un fichier national des immatriculations des véhicules. La généralisation des radars fixes à travers le territoire national est aussi recommandée. Ceci en plus de la révision des programmes de formation des candidats, des moniteurs et des inspecteurs en ce qui concerne les autos écoles. L'atelier sur la prévention et la sécurité routière a recommandé un programme de sécurité routière doté de moyens matériels et humains dans les régions, avec la finalisation d'un système d'informations sur la circulation engagé avec la Gendarmerie nationale et la police en collaboration avec l'Université de Mostaganem. Les participants ont proposé pour ce qui est du transport routier le gel d'octroi d'autorisations de nouvelles lignes de transport. Ils insisteront, pour ce faire, sur «la nécessité de rassembler des groupes de professionnels des transports dans une seule entreprise tout en augmentant le rythme des contrôles». L'atelier préconise aussi l'élaboration de plans de transport tout en limitant l'âge maximum des véhicules. Transport de marchandises : reconquérir de nouvelles parts de marché Le problème des licences de taxis a été aussi mis en avant, et les participants aux assises ont recommandé de le régler avec «la possibilité de recourir à des autorisations administratives et d'élaborer de nouvelles procédures de formation des chauffeurs». Concernant le transport des marchandises, une proposition pour désigner les zones de chargement en zones urbaines a été formulée. Pour le transport ferroviaire, par métro et tramway, les participants ont mis en avant «la nécessité d'améliorer la qualité de service de ce mode de transport de voyageurs, à travers la ponctualité et l'accélération de réalisation des projets tout en disposant d'une nouvelle organisation de la Sntf». Toujours sur le volet transport de marchandises, les assises suggèrent de «reconquérir de nouvelles parts de marché et de trouver de nouveaux clients grâce à une agressivité pour le trafic fret de céréales, de carburants et de conteneurs et faire une combinaison entre le rail et la route», préconisant également une «restructuration des transports à Alger, Oran et Constantine». L'atelier sur les études et la réalisation, lui, a axé sur la nécessité de préciser les statuts des sociétés de gestion des participations de l'Etat tout «en renforçant leurs pouvoirs en les associant au plan de développement du secteur avec des pistes de réflexion sur le regroupement des trois SGP du secteur en une seule ou aller vers le système de groupe». L'amélioration de la tarification «pour assurer attractivité des moyens de transports et uniformiser les tarifs tramways des différentes villes et la mise en place des structures organisatrices de transport urbain», a aussi été recommandée. L'atelier sur le transport multimodal a suggéré «une complémentarité entre les différents modes de transport avec un ticket pour quatre moyens de transport en organisant les correspondances grâce à un portail d'information ouvert aux usagers avec des information actualisées». Enfin, une autorité organisatrice des transports et un conseil national des transports a également été préconisé. Le ministre a clôturé les assises en annonçant qu'il sera procédé à la mise en place d'un guichet unique dans tous les ports et à l'ouverture de lignes maritimes de transport en commun de personnes qui relieront dans une première étape Alger, Tipasa et Boumerdes pour désengorger la capitale. B. A.