Soixante-treize milliards de dinars ! C'est l'enveloppe que l'Etat a réservée pour le programme d'investissements qui viendra donner de l'allure à la carte sportive nationale mise en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Une coquette somme destinée à mettre sur pieds les différents établissements nécessaires pour aider le mouvement sportif national à franchir un nouveau palier. Les stades de football, les pistes d'athlétisme, les piscines mais aussi une maison des fédérations auront la part de lion de cette «injection» grâce à laquelle le «sport national, en voie de reconstruction, retrouvera les devants de la scène mondiale». M. Mohamed Tahmi a précisé que, lors de sa prise de fonction, il avait «trouvé un avant projet qu'on a fini par accompagné» en ajoutant «il est temps d'aller vers une nouvelle politique sportive nationale». Parmi les prochains chantiers à lancer, il y a le sport scolaire, la préparation du programme quinquennal 2015-2019 et la formation des encadreurs car il est indispensable de travailler avec un encadrement sportif permanant. Pour ce, il faudra que toutes les parties travaillent en symbiose : «la complémentarité entre les différents partenaires pour chaque discipline est primordiale afin de développer les sports du haut niveau», a déclaré le patron du bâtiment du 1er Mai qui a tenu à souligner que «sur le plan financier il n'y a aucun problème, c'est plus un souci d'environnement», tout en rappelant que si le sport algérien a connu des périodes difficiles ces dernières années c'est plus par le «manque d'investissements». Pour donner une poussée à ce secteur, l'Etat est sur 6 projets majeurs pour construire 6 stades olympiques. Dans ce sillage, 32 autres stades au niveau national ont subi une expertise après la mort des deux supporters de l'USMA au 5-Juillet il y a 2 mois : «Toutes les infrastructures actuelles ont été expertisées. Je tiens à dire que la structure mère du stade en question est solide. Elle a été construite avec des rigueurs importantes (normes des années 50 qui répondent aux exigences parasismiques). Nous sommes au dessus des normes sécuritaires.» La priorité sera donc de changer les dalles des tribunes, faites avec les matériaux de l'époque, avant de recouvrir le stade en 2015 ou 2016. Pour ce qui est des stades en construction, ceux de Tizi Ouzou et de Douéra accusent un retard dû à «des raisons techniques et les problèmes à l'intérieur de l'entreprise chargée du projet mais les contraintes sont entrain d'être levées», a-t-il rassuré. Pour rester dans le football, l'ancien président de la FAHB a abordé le sujet de professionnalisation en tenant à rappeler que «tout le sport pro vit grâce à l'argent de l'Etat». Pour illustrer cette «dépendance», M. Thami a parlé de plus de 3 milliards de dinars octroyés à 36 équipes lors des 3 précédentes saisons. Dans la foulée, il a mentionné que les dirigeants ont dû justifier les dépenses via un cahier des charges signé par le commissaire aux comptes du club. Quatre des teams ayant perçu ces subventions n'en bénéficient plus suite aux «ambigüités relevées lors de la remise du bilan». M.Tahmi n'a pas hésité à hausser le ton en affirmant que : «l'Etat n'hésitera pas à condamner ceux qui utilisent son argent pour payer les salaires. La sanction de 5 ans d'emprisonnement, prononcée à l'encontre des dirigeants du NAHD, est une preuve formelle.» Malgré tous ces aléas, ce qui importe le docteur en cardiologie c'est que le «mécanisme professionnel puisse un jour fonctionner correctement». Il a tenu à nier l'échec auquel il est promis en lâchant : «Le processus avance difficilement certes, mais on ne peut dire que ce soit un échec du moment qu'il reste dans son cadre réglementaire. Il reste 5 ans pour la période de transition et on espère que tous les mécanismes soient bien en place ce délai passé». En étroite collaboration avec la FAF, le MJS a décidé de débloquer une cagnotte de 280 milliards de centimes qui devrait servir à la prise en charge des jeunes talents. Cependant, pour ce qui est du secteur de la jeunesse, le ministère a décidé de ne plus octroyer d'aides aux associations en optant pour financer lui-même des projets : «Parmi 428 projets proposés, 286 ont été retenus. Les associations ont bénéficié de chèques d'un montant variant entre 200 à 300 mille dinars pouvant atteindre 6 millions de dinars dans certains cas.» Enfin, le ministre a tenu à mettre les choses au clair concernant la possibilité d'abriter la CAN-2017 de football : «On ne peut pas parler d'une CAN qui est déjà attribuée à un pays (Libye). La FAF nous a proposé l'idée d'organiser l'édition de 2019, proposition qu'on a approuvée, pour le reste c'est des interprétations relayées par les journaux.» M. T.