Les projets d'investissements lancés conjointement par l'Algérie et la France connaissent une «appréciable» évolution, selon le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui intervenait hier à la clôture de la rencontre économique co- organisée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et l'organisation patronale française Medef International. «Dans le secteur industriel, notre partenariat connaît une évolution positive. Nous avons mis en place des mécanismes de suivi, comme le Comefa, qui permettent d'activer les procédures de mise en œuvre des projets et de faciliter l'acte d'investissement dans le respect de notre législation nationale», a tenu à souligner M. Sellal. Les entreprises françaises, selon le Premier ministre algérien, peuvent être assurées de la volonté politique de l'Algérie «d'encourager le partenariat gagnant-gagnant». Le Premier ministre français s'est, quant à lui, félicité de l'avancement du processus de partenariat notamment industriel entre les entreprises des deux pays. M. Ayrault a tenu aussi à mettre en exergue le rôle clé de la rencontre algéro-française dans l'intensification des relations bilatérales. Cette rencontre, souligne-t-il, «montre que nous sommes sur la bonne voie et nous conduit à redoubler les efforts pour concrétiser les nombreux projets, au bénéfice des deux pays». Tenue à l'occasion de la première réunion du Comité intergouvernemental bilatéral de haut niveau, institué par la Déclaration d'Alger ayant sanctionné la visite d'Etat du président français, François Hollande en Algérie, en décembre 2012, ladite rencontre s'est, faut-il le souligner, soldée par la conclusion de 13 accords de coopération dans différents secteurs, notamment l'industrie, l'énergie solaire et les télécoms. Ces accords portent entre autres sur la création d'une école des métiers de l'industrie ainsi qu'une école nationale d'économie industrielle. Le partenariat algéro-français sera également consolidé par la création de joint-ventures dans le secteur de l'énergie, pour la production à terme de panneaux photovoltaïques, et dans le secteur de l'agroalimentaire pour la production de compotes de fruits ainsi que le montage de pièces de rechange pour les machines de conditionnement de la filière lait. Les accords portent aussi sur la construction de bateaux et la création d'une filiale Orange horizons pour la distribution de cartes prépayées de téléphonie mobile. Présent à la rencontre, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, a affirmé que 2013 a été une année «charnière» dans la coopération algéro-française. Selon Benyounès, l'Algérie et la France «réunissent les facteurs de complémentarité» économique, ce qui permettra de donner une nouvelle impulsion aux relations économiques. Il a rappelé, à ce titre, le défi auquel fait face l'Algérie, pour assurer la pérennisation du processus de productivité dans le cadre de la nouvelle politique industrielle, en particulier dans les filières de l'électronique et câblerie ainsi que des matériaux de construction. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a relevé l'évolution remarquable des échanges commerciaux bilatéraux qui ont plus que doublé en dix ans, passant ainsi de quelque six milliards de dollars en 2003 à 12,6 milliards en 2012, avec une hausse nette des importations algériennes parallèlement à la stagnation de ses exportations largement dominées par les hydrocarbures. La ministre française du Commerce extérieur, Mme Nicole Bricq, a, pour sa part, dressé un bilan positif de l'évolution des relations économiques et commerciales entre l'Algérie et la France depuis la visite à Alger en décembre 2012 du président français, François Hollande. Le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a indiqué que les deux pays cherchent les même choses: «Redresser nos appareils industriels respectifs à travers une politique commune de co-localisation, visant le maintien et le développement de l'emploi dans les deux pays ainsi que la conquête ensemble de marchés potentiels». M. Montebourg a, en outre, émis le souhait de voir des entreprises algériennes produire en France comme c'est le cas pour les entreprises françaises en Algérie, à l'image de Renault (automobile) et Lafarge (matériaux de construction). Il a relevé, d'autre part, que l'entrée en production de la future usine automobile Renault en Algérie ne représente aucune menace pour la société mère, d'autant plus que le contrat de partenariat relatif à ce projet comprend une clause «interdisant l'exportation» des véhicules issus du futur site de Oued Tlélat (Oran). Les responsables des organisations patronales algérienne et française ont relevé, pour leur part, la nécessité de promouvoir les relations entre les communautés d'affaires des deux pays en établissant un partenariat «sérieux» et «durable». Selon le président du FCE, Reda Hamiani, les autorités des deux pays se sont fixé l'objectif de «réaliser le maximum d'intégration entres leurs économies respectives pour établir un partenariat d'exception à long terme». Le président de l'organisation patronale française Medef International, Jean Burelle, a, quant à lui, affirmé «l'adhésion des entreprises françaises à la volonté du gouvernement algérien de développer l'économie et relancer la production». Il n'a toutefois pas manqué de mettre l'accent sur la nécessité d'installer un cadre juridique «stable» pour assurer la durabilité des investissements et du partenariat. B. A.