Les organisations satellitaires, gravitant dans la périphérie du pouvoir, sont traversées par des divergences, voire des dissidences à l'approche de l'élection présidentielle d'avril 2014. Il ne s'agit pas d'une nouveauté pour des associations de qui personne n'attend un quelconque apport pour la société. Mais cette fois-ci, les fissures semblent plus visibles que lors des consultations électorales précédentes. L'ampleur de ces fissures est-elle directement liée aux potentielles candidatures annoncées ou attendues pour la présidentielle du printemps prochain ? Possible. Il ne faudrait pas peut-être perdre de vue cependant la nature de ces organisations, qui ne sont pas en vérité porteuses de projets de société. Elles n'ont pas par ailleurs vocation à défendre des idéaux. Elles ne carburent que par la rente et autour de quelques privilèges qu'offrent des institutions (ministères, universités, assemblées, fédérations...) bâties sur du tout-venant. Mais, sur le fond, les organisations satellitaires ne peuvent pas connaître un meilleur sort que celui des partis politiques auxquels elles sont affiliées. Car ce n'est que logique si des organisations évoluant dans le circuit du FLN connaissent des divergences conséquemment aux batailles claniques toujours en cours au sein de l'ex-parti unique. C'est le cas présentement au sein de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) que préside Tayeb El Houari. Ce dernier est confronté depuis quelques semaines à une contestation interne, qui peut s'aggraver dans les prochaines semaines. Les membres de cette association, appartenant au FLN, n'ont pas en effet toléré à leur secrétaire général, la rencontre qu'il aurait eue avec Ali Benflis, potentiel candidat à la présidentielle de 2014. Tayeb El Houari vit, depuis, sous la menace d'une dissidence, qui risque de le dégommer à l'occasion du congrès de l'Onec prévu avant la fin de l'année si le rendez-vous ne venait pas bien sûr à être reporté. L'Onem (Organisation nationale des enfants de moudjahiddine), exerçant sous le parapluie RND, est dans une situation quasiment similaire, dans le sens où le secrétaire général de cette association, Khalfa Mbarek, n'est pas à l'abri d'une sérieuse protestation interne. D'autres présidents d'associations satellitaires préfèrent pour le moment temporiser en attendant de voir plus clair concernant le rendez-vous du mois d'avril prochain. Cette catégorie se contente de suivre la position de leurs partis politiques (FLN-RND) même si ces derniers n'ont guère l'autonomie de décider sur ce qui devrait être leur choix partisan. En tout état de cause, le malaise que connaissent ces appareils à l'approche de chaque élection présidentielle révèle que la création de ces entités n'émane pas d'initiatives citoyennes. Elles sont plutôt utilisées comme moyen pour se rapprocher des privilèges. En contrepartie d'une folkorisation de la vie publique et politique, ces associations bénéficient des largesses du pouvoir. Et même quand des divergences se font jour, les tenants du pouvoir n'entendent que ce qu'ils veulent entendre ! Dans ce décor d'agitation d'appareils, les dissidences ou les frondes au sein d'organisations satellitaires, ne font pas sens. Elles sont de valeur égale avec celles antérieurement vécues par les partis auxquels elles appartiennent. A. Y.