Après le FLN qui a donné le ton, c'est au tour des organisations dites de la “société civile” UGTA, MPA,Unja, Onec, Onem, de lui emboîter le pas, assurant de leur soutien le président Bouteflika, dans le cas où il voudrait d'un troisième mandat. À peine le cauchemar des élections locales, qui ont vu ses scores régresser légèrement, le FLN revient à son nouveau credo, la révision de la Constitution pour offrir au président Bouteflika un troisième mandat. Mais cette fois, il ne vient pas seul remettre la chose sur le tapis de l'actualité. Laissant la polémique sur Sarkozy, relative aux déclarations de Mohamed-Chérif Abbas, alors que le président français était en visite d'Etat en Algérie, le FLN a trouvé le moyen de détourner les regards avec le renfort de ses organisations satellitaires. Curieusement, le timing choisi et le contenu pratiquement identique des communiqués de ces organisations sont si frappants pour évacuer l'idée d'une offensive calculée et préméditée. En effet, le FLN a mis en place un comité pour la candidature de Bouteflika pour un troisième mandat avec dans le même panier la révision constitutionnelle. L'Unja, son organisation à la jeunesse qui ces dernières années, a rejoint le rang des organisations saisonnières, emboîte le pas à sa tutelle reprenant les mêmes termes que la déclaration du FLN pour soutenir et appuyer le troisième mandat. Suivront derrière l'UGTA, la Centrale syndicale qui se félicite des gestes du président envers la classe ouvrière, tâche qui devait être la sienne, de l'UNPA, l'Union des paysans, et enfin hier l'Organisation des enfants de chouhada de Tayeb El-Houari. Cette sortie, en attendant les autres soutiens, qui témoigne d'un unanimisme jamais égalé dans le giron du FLN, cette maison qui est rentrée dans la zone des turbulences depuis longtemps, semble plutôt obéir à un ordre, un signal vu l'ordre des rangs serrés qui rappelle la période de l'unicité. Car, comment expliquer que les divergences internes au sein du parti et de ces organisations autour du second mandat du président ont failli les imploser et cette entrée dans les rangs aussi brusque alors qu'aucune initiative sérieuse n'a été entreprise pour les aplanir ? Le FLN s'appuie sur un argumentaire léger ne comptant que sur l'effet “Bouteflika”, son programme et ses réalisations. Ses autres alliés, RND et MSP, lui contestent d'ailleurs l'appropriation du sigle qui les unit. En chœur les autres organisations reprennent l'argument, programme et réalisations, ainsi que la terminologie du parti. Le FLN explique son choix par “la poursuite de l'ambitieux programme national dont les bases ont été fondées depuis son investiture” en 1999, l'UGTA sur le même ton : “Pour poursuivre et approfondir cet inlassable et cet intense effort pour le développement durable du pays” et l'UNPA dans le même sens également argue qu'il faut “lui (le Président) permettre de parachever les différents projets et programmes de développement” et prédit la fin de la crise. Même l'association radieuse a battu le rappel de ses troupes, jeunes des quartiers, légendes du football national, pour demander au Président d'accepter un troisième mandat qui sera “un gage de la continuité dans l'édification du pays et de la promotion des actions sportives, culturelles et sociales envers la jeunesse”. Cette sortie groupée ne peut être qu'un coup de starter pour une campagne en faveur d'un troisième mandat pour Bouteflika. D'autres organisations se joindront à la partie sachant que l'appareil du FLN n'a pas pour culture de prendre des initiatives, mais de réagir et d'obéir aux ordres et sollicitations. À charge ensuite à lui de se faire suivre par ses organisations de masse et les comités de soutien. Ainsi semble commencer à se baliser le terrain vers un troisième mandat pour le président Bouteflika. Et ce début de mobilisation du FLN est un signe. L'adhésion “spontanée” d'autres partis dans les prochains jours et mois, n'est pas à écarter. Djilali B.