Quatre-vingt dix-sept passes dont quatre-vingt dix arrivées à destination soit 93,4% de réussite! La statistique parle d'elle-même. Le gaucher a livré une excellente prestation samedi dernier face à Crystal Palace à l'occasion de la victoire 2-0 des Spurs. Le natif de Lille est une véritable graine de champion qui ne cesse d'éclore dans le meilleur championnat du monde. Ses récentes performances n'ont pas laissé son «pays d'adoption» qui lui a permis de s'exprimer au plus haut niveau après avoir quitté le centre formation du Lille OSC et une petite expérience en Belgique du côté du RE Mouscron. A 19 ans l'adaptation était rapide, l'ascension elle est fulgurante au point d'occuper les colonnes du «Daily Mail» où Joe Bernstein lui a consacré un mini portrait pour évoquer l'intérêt de la FA qui en fait une cible en vu du rajeunissement de sa sélection : «The Football Association are interested in persuading Tottenham Hotspur's French-born teenager Nabil Bentaleb to play for England» dans la langue de Molière ça donne «La FA compte persuader le jeune Français Nabil Bentaleb de jouer pour l'Angleterre». Le désire de le convaincre ne peut être affiché plus clairement. Selon les règles de la FIFA, un joueur peut demander à porter les couleurs de l'Angleterre après deux ans de présence dans le pays. Si la FAF lui a déjà fait les yeux doux pour qu'il rejoigne les Fennecs dans un futur (très) proche, les chances de le voir porter le maillot de l'Algérie semblent minces. L'atout de lui offrir la possibilité de disputer le Mondial ne pourrait pas peser gros après ce nouveau rebondissement. Son nouveau statut avec le club de Londres lui ouvre plusieurs horizons, lui donnent trois (3) choix intéressants. Tout d'abord, son pays de naissance : la France. Nabil Bentaleb a déjà porté la tunique bleue même s'il ne compte qu'une seule apparition en U-19. C'était en novembre 2012, pour une défaite en Allemagne (3-0). Ensuite, le pays qui l'a accueilli : l'Angleterre et son effectif «High standing» qui peut faire saliver n'importe quel joueur. Enfin, le pays de ses parents : l'Algérie. Le choix du cœur se mêlera à celui de la raison. Il faut dire que l'Angleterre et la France sont deux nations qui participent constamment aux tournois continentaux et internationaux. En face, les Fennecs sont en voie de reconstruction avec un processus de rajeunissement intéressant et dans lequel le milieu de terrain pourrait se faire facilement une place. Reste donc le fameux pourvoir de persuasion duquel le président de la FAF Mohamed Raouraoua a toujours usé pour convaincre les Taïder, Brahimi ou Belfodil récemment. Seulement, cette fois, la bataille sera plus rude puisque l'acquis est d'une véritable qualité. La France, l'Algérie ou l'Angleterre, Seul Bentaleb a la réponse. M. T.