Paradoxe ou défi. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, l'a clairement signifié lors de son dernier passage à Constantine : la méga manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» passera avant tout et doit être réussie. Du coup, les élus locaux et la direction de wilaya de la culture se démènent pour élaborer le planning approprié sans sacrifier l'activité culturelle durant cette année. Pari difficile avec le peu d'alternatives qu'offrent la cité millénaire et ses douze communes dépourvues d'infrastructures dignes de ce nom. La solution est en gestation. La responsable du secteur serait saisie des suggestions formulées par les responsables locaux. «Un seul festival pose problème pour le moment. Il s'agit du Festival de jazz Dimajazz. Comme l'évènement se déroulera au début du printemps, nous avons esquissé une solution, à savoir l'implantation de chapiteaux -le Festival international de musique symphonique d'Alger s'en est servi- dans un endroit qui sera étudié ultérieurement», dira le directeur de la culture de wilaya. Mais cette proposition n'agrée pas les organisateurs du festival qui entendent organiser la 12e édition du Dimajazz dans une ville où toutes les commodités sont réunies. «On ne badine pas avec un festival qui a atteint le niveau de professionnalisme et a été adopté par l'Unesco», dira un des responsables du festival. Concernant les programmes littéraires s'étalant sur l'année, comme le Festival de poésie féminine ainsi que les colloques Reda Houhou et Malek Haddad, étant donné la spécificité de chacun de ces rendez-vous, les organisateurs envisagent de les programmer au niveau des universités à Constantine (auditorium). Quant au Festival national du malouf, il devra être délocalisé sans grande perturbation. «C'est un patrimoine national qu'il faudra faire découvrir à toutes les régions», a souligné un responsable de la direction de la culture. C'est également le cas pour le Festival Inchad. Toutefois, il reste à assurer le bon déroulement du Festival culturel international du malouf qui, comme le Dimajazz, requiert des moyens et une organisation d'envergure. Vu sa dimension internationale, la perspective de sa délocalisation à la capitale serait déjà une option, de l'avis de quelques observateurs et artistes. «Toutes ces données seront exposées à la ministre qui est la seule habilitée à les avaliser ou non», soutient le directeur. Pour sa part, l'Office des activités culturelles de la commune de Constantine a tracé un programme, mais il ne prendra effet qu'à partir de juin prochain. Le théâtre de verdure à Zouaghi (appelé aussi à être réhabilité) abritera les animations de l'été. «La fermeture des salles ne va pas perturber nos activités artistiques qui se déroulent généralement au théâtre en plein air durant l'été. S'il est des animations imminentes, elles se tiendront au niveau de la salle de l'université populaire (UP)», dira le responsable de l'office, Hacène Blikaz. Quant au mouvement associatif, pour l'heure, il affiche une certaine réticence sur le programme de 2014 et n'arrive pas encore à se projeter dans celui de 2015. N. H.