Au sein du Laboratoire d'amélioration et de production des semences de pomme de terre (Lapspt) et aussi au niveau du Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (Cncc) on admet que du travail reste à faire pour atteindre l'objectif principal assigné au programme de développement de la production de semences locales de pomme de terre. Le but visé par ces deux structures relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural est en effet d'assurer un approvisionnement du marché national en semences de qualité à des prix compétitifs et à plein temps. Et de la sorte réduire la facture d'importation. Mais toujours est-il, on peut avancer que le travail accompli dans le cadre du programme en question accuse du retard par rapport à l'évolution de la production de la pomme de terre qui est en nette croissance ces quatre dernières années. Cela s'explique par le fait que si la production de semences de pomme de terre n'a pas cessé d'augmenter, puisqu'elle est passée de 500 000 quintaux (qx) en 1992, date de la création du Cncc, à 2 millions de qx en 2013, en revanche la superficie cultivée est passée, quant à elle, de 8 000 ha à plus de 22 000 ha durant la même période. Cette croissance est due notamment, comme l'attestent de nombreux acteurs dans le secteur, à l'appui technique et au soutien financier qu'octroie l'Etat aux agriculteurs. Comme il est utile de rappeler dans la foulée qu'au tout début du lancement du programme de développement de la production de semences de pomme de terre, le pays importait 70% de ses besoins en la matière, destinés à la production de saison, et produit, localement, 100% de sa semence d'arrière saison et de primeur. Aujourd'hui si ce pourcentage a considérablement diminué (voir pourcentage cité plus haut), c'est bien sûr le fruit d'un travail de recherche et d'expérimentation mené par les chercheurs du Cncc et du Lapspt. «C'est la l'aboutissement d'un processus de multiplication entamé en 2011», indiquera le chef du département des cultures maraîchères au Cncc, Rabah Filali, que nous avons rencontré au stand du Centre lors du dernier salon de l'agriculture, Sipsa 2013, qui s'est déroulé récemment. Par contre ce responsable a tenu à préciser que deux variétés de pomme de terre sont concernées par la multiplication, à savoir la Désirée et la Spunta. Il nous avait aussi appris à l'époque de notre rencontre que pour la Désirée, les trois laboratoires concernés par la production des catégories pré base, c'est-à-dire la génération 0 (G0, la G1 et la G2) sont déjà à la deuxième génération (G2). Pour la Spunta, les multiplicateurs ont atteint la classe dite Super-élite (SE), soit le quatrième échelon de la pyramide de multiplication qui en compte sept (G0, G1, G2, SE, E, A et B). Rabah Filali nous avait également souligné que les trois premières générations sont produites dans des laboratoires (hors sol) et les autres dans des fermes pilotes et des établissements multiplicateurs. Non sans nous préciser au passage que «la semence issue de nos travaux de recherche, est à 100% algérienne. Il faut que le processus de multiplication concerne le même lot, du départ jusqu'à la classe B». Le chef du département des cultures maraîchères a par ailleurs ajouté que «suite au travail accompli jusque-là nous pouvons dire que le processus de multiplication pour la production d'une semence 100% algérienne devrait être bouclé en 2014». Il fera remarquer qu'«au vu des quantités importantes de semences produites ces dernières années, le secteur vient d'engager une réflexion pour réduire les importations qui devraient se limiter aux classes Super élite (SE) et Elite (E) pour les injecter directement dans les programmes de multiplication, et ce, en attendant que la pyramide soit bouclée en 2014». Le sera-t-elle effectivement cette année ? Si c'est le cas on pourra dire de suite qu'une avancée considérable s'est produite dans la perspective d'une autosuffisance en semences de pomme de terre. Cela est d'autant plus souhaité dans la mesure où il s'agit d'un produit végétal de très large consommation et dont il faudra sans cesse accroître la production compte tenu de la poussée démographique. Z. A.