La date limite de dépôt de candidatures pour la prochaine élection présidentielle du 17 avril prochain prendra fin aujourd'hui à minuit. La décantation parmi la centaine de postulants qui ont retiré les formulaires auprès du Conseil constitutionnel s'est faite. Cinq candidats seulement ont d'ores et déjà déposé leurs dossiers. Il s'agit de Moussa Touati, le président du FNA, de Louisa Hanoune du PT, de Belaïd Abdelaziz du Front El Moustaqbal (FM) et de Ali Zeghdoud du Rassemblement Algérien (RA). Le dernier dépôt en date est celui du président Abdelaziz Bouteflika qui s'est déplacé hier en fin de journée au Conseil constitutionnel. Restera le dépôt du dossier d'Ali Benflis qui sera reçu aujourd'hui au Conseil constitutionnel à 10 heures du matin. Dans une déclaration à la presse au terme du dépôt de son dossier au Conseil constitutionnel, le président du FNA avait appelé le peuple algérien à participer massivement à la prochaine élection présidentielle pour «opérer le changement». Le président du FM, avait lui aussi appelé à une forte participation. De son coté, le président du RA a affirmé que la prochaine élection présidentielle était une échéance «porteuse d'espoir». La secrétaire générale du PT a quant à elle fait savoir que la participation de sa formation à la prochaine élection présidentielle vise à contribuer à la préservation de la nation algérienne et à offrir le choix au peuple pour déterminer son avenir. Certains candidats à l'élection présidentielle ont décidé, avant même qu'ils se soumettent à l'épreuve du nombre de parrainages collectés, de se retirer de la course, juste après l'annonce du Président de sa décision de briguer un quatrième mandat. Le premier à avoir annoncé son retrait est Sofiane Djilali. Le leader de Jil Jadid a estimé que les conditions d'une élection transparente et régulière ne sont pas réunies. «Je ne veux pas être un nouveau lièvre», a déclaré Djilali Sofiane. Kamel Benkoussa a décidé, lui aussi, de se retirer de la course estimant que «cette élection présidentielle, jouée d'avance, est totalement fermée». D'autres candidats, à l'image de Mohamed Benhamou, président du microscopique parti appelé El-Karama, a décidé de se retirer également, mais son choix n'est pas motivé par le risque d'irrégularité du scrutin puisqu'il a annoncé son soutient au Président-candidat. De leur côté, l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour et le général à la retraite, Mohamed Tahar Yala, ont décidé de jeter l'éponge. Ils ont annoncé hier leur retrait. Ahmed Benbitour a estimé «notre participation à la prochaine élection présidentielle sera infructueuse (...). Le retrait de la course servira davantage le pays». Mohamed Tahar Yala a, quant à lui, appelé à l'arrêt du processus électoral. La prochaine élection présidentielle sera finalement une élection qui se tiendra sans les laïcs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a décidé, le 24 janvier, de ne pas participer à un «scrutin qui n'obéit pas aux règles démocratiques» et sans islamistes, dont les différentes composantes de ce courant ont également annoncé, le 26 janvier, qu'elles boycotteraient le scrutin. Ennahda, El-Islah, le MSP ou encore Abdallah Djaballah, leader du Front de la justice et du développement (FJD) avaient tous exigé que l'organisation et la supervision du scrutin soient confiées à une commission indépendante. Certains partis de cette mouvance ont choisi le boycott quand d'autres ont apporté leur soutien à un candidat n'émanant pas de leur formation politique. C'est notamment le cas d'EL Islah dont le secrétaire général, Djahid Younsi, a annoncé le soutien de son parti au candidat Ali Benflis. Au total, ils seront donc six candidats dans la course à la présidentielle. Une élection qui faut-il le rappeler, a attiré beaucoup de candidatures fantaisistes comme celle de Yasmina Khadra qui malgré qu'il ait affirmé ne pas vouloir faire de la figuration, n'a pas jugé utile d'annoncer son retrait. L'écrivain n'était peut-être intéressé que par la publicité engendrée par l'annonce de sa candidature alors qu'il prépare son nouveau livre. H. Y.