Un millier de morts, essentiellement des femmes et des enfants. Plus de quatre mille blessés parmi les civils sans défense. Ghaza, déchiquetée mais digne, refuse héroïquement de se soumettre à cette logique inhumaine de la barbarie. L'horreur a atteint son seuil le plus hideux. Bébés atrocement amochés dans leurs berceaux, femmes brûlées vives dans leur sommeil, vieillards et infirmes hachés sous des chapelets de bombes, citoyens ordinaires parqués dans des camps de concentration inaccessibles, établissements hospitaliers réduits en poussière, tirs de chars et d'hélicoptères de combat contre les ambulances et les secouristes, blocage de l'aide humanitaire d'urgence. L'air, irrespirable, est pollué par des substances toxiques que les médecins peinent encore à identifier. Israël, toujours insensible aux appels de la communauté internationale, continue lâchement son génocide. Il piétine, au nez et à la barbe du monde entier, toutes les conventions et tous les traités internationaux qui garantissent les droits les plus élémentaires des innocentes victimes. Perez, Olmert, Barak, Livni et les généraux de l'armée israélienne, grands criminels sionistes, expérimentent sur ce minuscule territoire de la bande de Ghaza les mêmes méthodes employées, hier, par les nazis et les fascistes au cours de la Seconde Guerre mondiale : usage d'armes prohibées, gazage et dissémination de produits chimiques hautement toxiques, destruction massive. Des juifs orthodoxes, partisans de la colonisation et traditionnellement hostiles aux revendications territoriales des Palestiniens, se démarquent et se disent choqués par tant de bestialité. Horrifiées, les organisations humanitaires crient au génocide et militent pour la traduction des criminels et de leurs soutiens devant les juridictions internationales. Désespérément déshumanisés, les dirigeants occidentaux jouent aux vierges effarouchées. Bush, Sarkozy, Brown, Blair et leurs alliés qui, d'habitude, s'improvisent comme les dépositaires exclusifs de la conscience humaine- continuent de discourir sur la légitimité de «l'offensive» israélienne au lieu d'intervenir énergiquement afin de stopper ce nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom. Malgré les protestations incessantes des opinions publiques aux quatre coins du monde, les instances internationales –mises, depuis belle lurette, sous tutelle occidentale- restent suspendues aux condamnations de principe. Intellectuels et médias occidentaux, d'ordinaire prompts à dénoncer les travers de la «dictature» en Birmanie ou en Chine, restent également interdits. Il est vrai que la main qui les engraisse est cette fois la principale coupable. Tout ce beau monde, qui ne cesse de nous parler de démocratie et de justice, troque son âme et ses principes pour plaire aux lobbys pro-israéliens auxquels ils sont absolument assujettis. Tétanisés par la peur, les dirigeants arabes, complètement dénudés, restent muets. Ils n'arrivent même pas à se réunir en sommet pour se «consoler» de leur propre impuissance. Seule la rue continue de scander, contre vents et marées, son soutien inconditionnel aux «damnés» de Ghaza. C'est cette rue qui incarne le salut. Son appui, juste et noble, aux résistants ghazaouis symbolise l'espoir et le changement qui finiront, un jour, par emporter ce cruel système international qui nous administre. La colère, qui monte chaque jour dans toutes les capitales du monde, porte dans son giron ce qui reste de la conscience humaine. Ces cris majoritaires auront, tôt ou tard, le dessus. Cette colère légitime a raison : le néo-conservatisme et le sionisme doivent rejoindre impérativement les «chiottes» de l'histoire. Pour la paix et la stabilité, l'humanité doit s'en débarrasser comme elle l'a fait, hier, des nazis et des fascistes. K. A.