«Mousacka for moyes» (Moussaka pour Moyes). Un jeu de mot, cru certes, utilisé par le tabloïd anglais The Sun pour qualifier la déroute(2-0) inattendue de Manchester United en Grèce le 26 février dernier, face à l'Olympiakos. Boire le calice jusqu'à la lie ou manger de la Moussaka (plat traditionnel grec) à en être gavé, les coéquipiers de Robin Van Persie en ont fait l'amère expérience. Jusqu'à évoquer même le limogeage d'un David Moyes, adoubé par son prédécesseur Sir Alex Ferguson, qui éprouve toutes les peines du monde à gérer cette période délicate de transition. Dans ce titre, le verbe «to sack» (limoger) est venu s'ajouter comme ingrédient à cette «Moussaka» que les Red Devils mangeraient bien avec une autre sauce ce soir (20h45) dans le «Theater of dreams». A Old Trafford, les Mancuniens auront 90 minutes pour croire en leur rêve européen et oublier la saison cauchemardesque qu'ils sont en train de vivre. Au Pirée, les quadruples champions d'Europe se sont heurtés à une formation grecque très bien organisée et qui a surtout su contenir le duo d'attaque Robin Van Persie- Wayne Rooney transparent. Le Champion d'Angleterre sortant a rendu une copie famélique avec des carences défensives flagrantes qui ont couté cher au tableau d'affichage. Deux buts de retard à rattraper face à des Grecs auréolés d'une 41e couronne de champion (l'Olympiakos a été sacré samedi après sa victoire, 2 buts à 0, face à Panthrakikos). Loin des premières places et hors course dans la Barclays Premier League, Man U (7e, 48 points et à 12 points du «Big four») a reçu une gifle (0-3) face à l'éternel rival, Liverpool FC, dimanche dernier sur son propre stade. Un revers qui a relancé, à nouveau, les spéculations quant à la possibilité d'un départ de David Moyes. Le technicien écossais, qui n'aurait plus le soutien des Glazers (famille propriétaire du club), est peut-être en train de jouer ses dernières cartes sur un siège éjectable. La partie de ce soir s'annonce cruciale pour l'avenir de l'un des clubs les plus titrés en Angleterre. Quatre-vingt dix minutes, c'est le temps qu'auront Wayne Rooney et ses camarades pour passer de l'enfer au paradis. En face, les Grecs, qui composeront, a priori, sans l'attaquant argentin Javier Saviola (retour de blessure), devront tenir face à une première ligne en nette perte de vitesse. Contre Liverpool dimanche, les Diables Rouges n'ont cadré qu'un seul tir. Une copie pareille et le crash serait inévitable. Dans l'autre match, le Zénith Saint-Pétersbourg a sérieusement hypothéqué ses chances pour se qualifier en quarts de finale. Défaits en Russie lors de la première manche, par le Borussia Dortmund (2-4), Hulk & Cie ont montré beaucoup de signes de faiblesse et d'insuffisances pour espérer être dans les 8 meilleurs clubs de cette 59e édition de Ligue des Champions. En face, le vice-champion d'Europe aura juste à confirmer la tendance et bâtir sur son succès à l'aller. Une marge sécurisante de 2 buts pour un BVB qui traverse une zone de turbulences comme le démontre la défaite (1-2), devant son public, en Bundesliga face au Borussia M'Gladbach. En C1, le club de la Ruhr a toujours montré un visage séduisant pour réaliser de grosses performances comme ce fut le cas lors du premier acte en terre russe. Si l'avenir de David Moyes se jouera ce soir, celui de Luciano Spalletti est déjà scellé. L'entraîneur du Zénith a été remercié et remplacé par André Villas Boas qui a signé pour deux ans. Limogé par Tottenham en décembre dernier, le Portugais laissera toutefois Sergey Semak officier ce soir sur le banc du Zénith. M. T. Programme : A partir de 20h45 : Au Signal Iduna Park : Borussia Dortmund – Zénith Saint-Pétersbourg (4-2 à l'aller) A Old Trafford : Manchester United – Olympiakos (0-2 à l'aller)