Les candidats à la présidentielle du 17 avril ont proposé au premier jour de la campagne, différentes thématiques aux électeurs, s'efforçant de les convaincre sur le bien fondé de leur programme. Pour son premier meeting à la wilaya de Mascara, Ali Benflis, candidat indépendant, a choisi la thématique sensible de la Constitution qui renvoie à la notion de liberté, aux droits et aux devoirs. Une «Constitution consensuelle», résultat d'un dialogue «large» et «profond» et issue d'un référendum, tel est le sujet abordé par M. Benflis qui s'est engagé à associer «toutes les forces politiques et la société civile» à la réalisation de ce projet. «Ce dernier, a-t-il dit, réhabilitera un Parlement qui aura toute latitude de contrôler le gouvernement, donnera naissance à un pouvoir exécutif qui n'intervient pas dans le domaine législatif, un pouvoir judiciaire indépendant et un gouvernement d'unité nationale avec une durée de vie de trois années.» Sur le plan économique, M. Benflis préconise une économie alternative bâtie sur l'agriculture, vocation initiale de l'Algérie, ainsi que sur l'industrie et le tourisme. Il a appelé, par ailleurs, les Algériens à l'occasion de cette présidentielle, qu'il a qualifiée de décisive, à «surveiller les urnes», redoutant une «fraude qu'il dit combattre pour préserver le choix des électeurs». L'élection du président Bouteflika permettra de «parachever l'œuvre de développement tous azimuts entamée en 1999», selon son représentant Abdelaziz Belkhadem, qui a dressé la liste des «réalisations» de M. Bouteflika, le qualifiant «d'artisan de la paix et de la stabilité retrouvées dans le pays grâce à une politique de réconciliation qu'il a su admirablement gérer et mener à bon port». La même substance a émaillé les discours des leaders des partis Tajamouâ Amal El-Jazair (TAJ) et du Mouvement populaire algérien (MPA), MM. Amar Ghoul et Amara Benyounès qui ont appelé depuis Bouira, à un vote massif en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika pour «assurer la continuité du développement et préserver les acquis de la stabilité du pays». Pour sa part, la candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a promis depuis Annaba d'autres «victoires» économiques après celle d'El Hadjar et convié les Annabis à faire du 17 avril prochain le jour de «l'institutionnalisation de la véritable démocratie». A coloration fortement économique, l'intervention de la candidate du PT a été axée sur les choix de son parti et les grands postulats de sa politique visant à redonner au peuple ses moyens de production. Elle s'est félicitée de la «reprise du fleuron de l'industrie El Hadjar», affirmant que le dossier de Fertial, ex-Asmidal, est actuellement «en cours» d'examen par les pouvoirs publics. Enfin, le plus jeune candidat à la présidentielle, le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a choisi de son côté, de s'adresser directement aux jeunes, plaidant pour une transition intergénérationnelle. L'édification d'un Etat fort ne pourrait se faire qu'à travers un changement par des moyens «civilisés et démocratiques en vue de concrétiser le principe de la succession des générations», a souligné M. Belaïd, qui a appelé à «une participation active des jeunes à la construction d'un Etat fort et moderne».