Des peines allant de deux à dix ans de prison ferme ont été requises à l'encontre de prévenus jugés hier, à Oran, dans le cadre du procès de l'affaire dite des «faux diplômes». Une centaine d'individus, dont des étudiants et employés de l'université, ont comparu devant le tribunal pénal d'Oran, a rapporté hier l'agence de presse algérienne APS. Au cours de cette audience, il a été question de déterminer la part de responsabilité de chacun des mis en cause. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a réclamé la peine la plus lourde, 10 ans ferme, à l'encontre du nommé B. Boumediene, principal accusé dans cette affaire pour avoir joué un rôle intermédiaire ayant permis le placement illégal de non bacheliers au sein de l'université. Déclaré en état de fuite au lendemain de la révélation de cette affaire en 2013, cet individu, âgé de 57 ans, avait été appréhendé à l'étranger et remis à la justice algérienne en vertu d'un mandat d'arrêt international. Le magistrat représentant le parquet a requis en outre trois ans de prison ferme pour six employés de l'administration universitaire, deux autres années ferme pour les étudiants inculpés, présents au procès, tandis que ceux absents encourent une peine de trois ans ferme. Cette affaire avait été révélée, pour rappel, en février 2013 lorsque les services compétents de la Gendarmerie nationale ont mis un terme aux agissements d'un réseau versé dans la falsification d'attestations de réussite (baccalauréat, licence) et de cartes d'inscription universitaire. L'enquête judiciaire, étendue à deux facultés d'Oran, avait également donné lieu à la saisie d'une centaine de documents falsifiés. Le réquisitoire du représentant du ministère public a été suivi des plaidoiries de la défense, alors que le verdict a été mis en délibéré pour une date ultérieure. Prévu initialement pour le 27 janvier dernier, ce procès avait été ajourné à deux reprises à la demande de la défense au motif de la nécessité pour des avocats récemment constitués, de prendre bonne connaissance du dossier et défendre au mieux leurs mandants. R. N.