A voir le football algérien, on comprend vite que le sport roi est un tout. Tout le monde a compris que le football algérien ne repose pas que sur l'équipe nationale seulement, bien qu'on ait des joueurs brillants qui évoluent dans les plus grands championnats d'Europe. Le football local est moribond. Il faut lui donner de l'attrait pour que les gens reviennent au stade comme ils le faisaient avant. La nouvelle génération de joueurs a donc la lourde responsabilité de s'illustrer lors des compétions régionales, continentales ou planétaires. Ce n'est pas une pression, ils en ont les moyens. Le MJS et les autorités locales ont tout mis au service des équipes de football, qui ne gagnent rien. Mais, donner de l'argent, même sans compter, ne forme pas forcément une bonne équipe. Il faut d'autres ingrédients. Alors que les championnats d'Algérie rimaient avec performance, le niveau sportif a cette fois laissé certains observateurs sur leur faim. L'organisation, en revanche, ressort satisfaite, notamment la LNP qui croit avoir tout mis en œuvre pour la bonne marche de notre football. Après les championnats de football amateur, le football national est passé depuis quatre saisons au professionnalisme, au format supérieur avec les Ligues 1 et 2 Mobilis. Des organisateurs satisfaits. Sur ces années de compétition professionnelle, Mohamed Raouaraoua, Mahfoud Kerbadj et son équipe avaient un immense défi à relever : gérer le flux de clubs dans le bon sillage du professionnalisme. Un nombre anormalement élevé du fait de l'assemblage des formations pour former l'élite et donner une base aux jeunes. À l'arrivée, le pari n'a pas été tenu. «Les conditions étaient exceptionnelles à chaque rendez-vous, aucun stade n'est aux normes internationales, ni ne fait le plein, aune enceinte n'aurait permis une bonne organisation avec un spectacle de qualité», a souligné, le président de la JS Kabylie, qui sait déjà qu'il sera impossible de repartir sur le même format l'an prochain avec un pareil manque d'intérêt de la part de la tutelle. «Forcément, sur une manifestation de taille, il y a toujours un ou deux petits couacs, mais globalement, tout doit rentrer dans l'ordre lors du prochain rendez-vous et tout doit très bien se passer», résume Djamel Amani, le président du RC Arbâa, par ailleurs très satisfait de la fréquentation du public de l'Arbâa, qui se déplace pour voir son équipe. Si toutes les places ont trouvé preneurs -au stade Brakni ou évolue l'équipe de Cherif El Ouazzani - le taux de d'affluence très correct devrait permettre à l'organisation de respirer financièrement. Alors que les précédents championnats s'étaient soldés sur des déficits, le RC Arbâa peut cette fois envisager des bénéfices. L'équipe peut désormais livrer son premier match à domicile face à la JSK. Les dirigeants du club ont reçu le feu vert pour recevoir la formation kabyle au stade Smaïl-Makhlouf. Cela fait longtemps que les gars de l'Arbâa attendaient la livraison du stade d'une capacité de 6 000 spectateurs. Retapé à neuf, le stade est désormais prêt pour la rencontre décisive pour la JSK. Ils ont préféré gagner de l'argent, au lieu de gérer le tout de la bonne manière Les Ligues 1 et 2 Mobilis de football ont plusieurs équipes moribondes qui vacillent à rester tout juste à flot. Plusieurs équipes peinent à remplir leurs stades malgré l'affiche. Mais, au lieu de parler de reconstruction et réorganisation des clubs, on laisse miroiter la possibilité d'un élargissement du championnat ou de sa diminution ! Naturellement il faudra les moyens de transport adéquats pour y accéder. Le prix des billets sont couteux et inabordables, il est impossible d'aller en famille voir un match. Toujours est-il qu'il faut savoir gérer. On ne gère pas une équipe de sport professionnel comme on gère une usine de chaussures. Manque de vision indiscutable. Ils ont préféré gagner quelques sous maintenant, au lieu de gérer le tout de la bonne manière et faire des centaines de millions plus tard. Malgré tout, avec un propriétaire conscient de la singularité du modèle d'affaire d'une industrie du divertissement comme l'est le football professionnel, les nouveaux dirigeants auraient de grandes chances de réussite. Y en a-t-il à l'écoute ? Les vrais dirigeants qui savent gérer mis aujourd'hui sur la touche, avaient ce même enthousiasme fort pour le football, pour le sport professionnel en général. Mais la réalité est tout autre. Si une équipe ne trouve pas d'investisseurs c'est qu'elle n'est pas viable. Et même si on en trouvait aurait-on les spectateurs ? Les clubs algériens ne pourront pas se payer de vedettes. Et le football actuel, étant une industrie florissante, les montants des contrats sont ahurissants. Si quelques clubs sont à flots maintenant, c'est grâce aux mécènes et à l'Etat qui donnent beaucoup d'argent. Dès qu'ils auront quitté un jour le navire, le naufrage ne sera qu'une question de temps. Une masse salariale de millions de dinars par année, ce n'est pas réaliste, non on ne peut peut-être pas aller chercher de super vedettes, payées à cout de milliards par année, sans rien produire en contrepartie. Le championnat national souffre d'un énorme déficit d'image dû principalement à nos medias qui trouvent toujours moyens de considérer le football algérien, comme le plus pauvre et le plus faible, moins prestigieux que les monstres égyptiens et tunisiens. Il y a chez nous une crise de confiance tout simplement, parce que l'on s'auto persuade que l'on est forcement plus petit que le voisin ! Et le second problème est encore un problème de mentalité qui inclut la notion de partage équitable et ou cette politique est injuste pour les clubs tirant le championnat vers le haut. Comment un club jamais diffusé et ne prenant jamais de risque financier pour un recrutement peut-il être récompensé aux même titre que les autres qui, eux, font vivre le spectacle en Algérie ? Pour la note positive, on dira que nous sommes intimement convaincus que les Ligues 1 et 2 Mobilis, voire même les divisions inférieures renferment des joueurs de talent, que le recrutement, si souvent critiqué, est une excellente solution pour nos clubs.Il en est de même pour nos entraîneurs, qui n'ont pas gagné de coupes africaines pour des raisons connues, mais ils ne sont pas moins compétents par rapport aux étrangers. A. B.