Photo : Riad Par Amir Lazaref Le financement du sport, et principalement du football professionnel, demeure une préoccupation pour l'ensemble des parties concernées, à commencer par les dirigeants des clubs et les responsables politiques. Il est clair que la situation ne peut pas durer et des solutions urgentes s'imposent. Les assemblées générales des clubs, notamment ceux qui gèrent une section de football professionnel, se poursuivent à un rythme régulier ces derniers temps ; on s'aperçoit que certains d'entre eux, du moins les plus «grands», disposent de budgets plutôt équilibrés, voire surabondants, alors que d'autres, par contre, ne trouvent même pas de quoi subvenir à leurs besoins en matière de transport, d'hébergement ou de restauration.En comparaison de ce qui se passe dans les championnats de haut niveau, pour que le football algérien puisse prétendre au professionnalisme, il devra commencer par résoudre d'abord le problème de financement. Les gestionnaires du football en Algérie semblent confrontés à la grave difficulté de la rentabilisation de la discipline. Et ce, bien que le football reste pourtant le sport le plus populaire. Cependant, les clubs ainsi que tous ceux qui jouent un rôle important dans le championnat n'arrivent à obtenir des résultats que grâce à une gestion raisonnable et à leur capacité de mobilisation de supporters, ce qui leur permet de s'assurer des rentrées d'argent, si dérisoires soient-elles, dans leurs caisses. Par ailleurs, le sponsoring et les donations demeurent encore embryonnaires et donc insuffisants pour diverses raisons. Les chiffres qui circulent, pour seulement les clubs les plus nantis pour la saison écoulée, sont, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, plutôt modestes pour ne pas dire insignifiants par rapport à ce qui se passe, ailleurs, dans d'autres championnats professionnels. A titre d'exemple, en Egypte, le club phare de ce pays, El Ahly du Caire, gère un budget englobant presque celui de quatre grands clubs algériens réunis ! On ne parle pas ici des budgets colossaux que l'on retrouve en Europe, et notamment dans les clubs anglais, espagnols, italiens, et à un degré moindre allemands ou français, et s'élevant à plusieurs centaines de millions d'euros. Bien évidemment, l'environnement européen n'est pas celui d'ici, lequel ne dispose même pas, non plus, des moyens de certains pays arabes qui dépensent des sommes pharaoniques pour ramener des stars, aussi bien comme entraîneurs que comme joueurs. Mais la mise en œuvre de quelques solutions pourrait contribuer à doter nos clubs de plus de moyens financiers qui les mettraient à l'abri des difficultés cycliques auxquelles ils font face, non sans courage d'ailleurs !A titre d'illustration, le duel MCA-USM Alger ou JSK-MC Alger connaissait jadis un afflux de quelque 80 000, voire même 100 000 spectateurs au stade du 5 Juillet. On parle même de grands derbys au niveau continental au plan de l'affluence. Malheureusement, ces grands clubs n'arrivent plus à drainer les grandes foules, de nos jours, perdant ainsi des ressources assez conséquentes, à même de leur permettre de couvrir celles, bien que sachant que ces ressources restent encore loin de couvrir celles occasionnées par la mobilisation des moyens que nécessite le déroulement de toute rencontre. Encourager les équipes propriétaires du spectacle La solution serait de penser à une loi permettant aux animateurs du football en Algérie de faire des bénéfices. Les équipes qui apportent la plus grande contribution dans l'organisation du football devraient, par conséquent, en bénéficier le plus. Ce sont les équipes qui sont propriétaires du spectacle. Dès lors, le spectacle sera vendu suivant l'intérêt qu'il suscite et son importance. Le système offre l'avantage d'optimiser les recettes. Les dirigeants, mobilisant leurs moyens pour organiser un match et préparer leur équipe, n'accepteront pas de travailler à perte et mettront donc tout en œuvre pour s'assurer une bonne recette. Du côté des gestionnaires du stade, on pourrait être en mesure d'estimer la recette attendue de tout match qui sera joué dans l'enceinte sous leur responsabilité. Cet argent pourrait servir à la maintenance de l'infrastructure, au paiement des employés ainsi qu'aux autres dépenses prévues. Pour l'équipe, le système pourra développer le sens du business et on viendra, désormais, investir dans le football, car il sera un créneau porteur, d'où un afflux de fonds pour les clubs découlant de sources qu'ils auront pour ainsi dire eux-mêmes provoquées. Le système pourrait avoir la même conséquence que dans le football professionnel, avec l'amélioration de l'organisation au sein des clubs par une adaptation au système professionnel. On devrait ainsi permettre la mutation des clubs en de vrais clubs pros, tenant compte de l'aspect business, et à tout investissement important devront correspondre des bénéfices conséquents, tant sur le plan sportif que financier.