La hausse subite et accélérée des cours de la poudre de lait sur le marché mondial (jusqu'à 47%) durant les quatre derniers mois de l'année 2013 s'est traduite inexorablement sur les importations en la matière du pays. En effet, la facture des importations s'est élevée, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes algériennes (Cnis), à 463,71 millions de dollars, durant le premier trimestre 2014, contre 325,41 millions de dollars à la même période de l'année écoulée. Une augmentation du coût d'achat à l'externe de l'ordre de 42,50% malgré «une très légère baisse du tonnage d'arrivage à quai de lait de transformation estimé à 6,15%», précise le Cnis. En chiffre : les quantités importées de poudre de lait ont atteint les 92 092 tonnes durant les trois premiers mois de cette année contre 86 751 tonnes à la même période de l'année écoulée. Toute cette quantité importée va servir à assurer l'approvisionnement régulier des centrales laitières qui produisent du lait pasteurisé conditionné en sachet (LPS) selon une règle de quota mise en place par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) depuis plus de trois ans. Il est utile de rappeler au passage que les importations de poudre de lait sont inévitables dans la mesure où la production se chiffre actuellement à environ 3,5 milliards de litres de lait alors que les besoins de consommation sont estimés à plus de 5 milliards de litres /an. La différence étant comblée par des importations de poudre de lait qui après transformation a comblé l'écart entre les besoins et le niveau de production nationale. A propos de production, l'Etat consacre annuellement plus de 46 milliards de dinars au soutien de la filière lait pour encourager la production et réduire la facture d'importation qui avait atteint l'année écoulée 1,13 milliard de dollars. Afin d'atteindre cet objectif, l'Etat a mis en place un dispositif de développement de la production laitière nationale qui prévoit entre autres une prime de 4 DA/litre pour l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, alors que les laiteries qui utilisent totalement leurs capacités pour la production de lait en sachet à partir de lait cru ont une prime de 7 DA/litre. Comme il est utile de savoir que le dispositif prévoit également plusieurs mesures incitatives «importantes» au profit des éleveurs, des collecteurs, des transformateurs et récemment même des producteurs de certains aliments de bétail comme le maïs et la luzerne. Le développement de la filière lait s'inscrit dans le cadre de la politique agricole, dont l'objectif est de mettre en place une filière laitière intégrée et rassemblant les différents acteurs intervenant soit en amont ou en aval de cette filière (producteurs, collecteurs, transformateurs, structures techniques, office interprofessionnel et fournisseurs des intrants). Il y a lieu de souligner enfin que la politique d'intégration vise non seulement à réduire les importations de poudre de lait, mais essentiellement à améliorer la production et la création d'emplois. Z. A./APS